18 décembre 2006

Evolution des usages, adaptation des espaces

Jeudi 30 novembre la BDY a organisé une journée d'étude à Mantes la Jolie : "Construire une bibliothèque aujourd'hui : évolution des usages, adaptation des espaces".



Quelques notes :

* Les élus ont pris conscience de la spécificité des bibliothèques, comme étant les établissements qui peuvent rassembler les générations.

* Une particularité des bibliothèques c'est de jouer le rôle de charnières : entre public/privé, école/maison, peine/plaisir, concentration/relâchement, imposé/choisi, groupe/individu.

* Actuellement les entreprises ne cherchent plus à offrir uniquement un produit ou un prix bas, mais tout un imaginaire projectif. Leur communication joue sur les valeurs de dépaysement, spiritualité, empowerment, catharsis, régression, substitution. Comment les bibliothèques coexistent-elles avec ces imaginaires ?

* La construction d'une bibliothèque est vécue comme un projet architectural, alors que ce devrait être avant tout un projet culturel : pour quel public, reçu comment, avec quels services.

* Succès des BMVR avec leurs grands espaces, permettant une diversification des pratiques sur place. Mais aussi nécessité d'organiser des flux importants pour la circulation et les prêts-retours.

* Il faut en finir avec la bibliothèque réservée à ses 17% d'habitués, il faut la rendre utile et accessible aux non-habitués.

* Le chariot des retours c'est déjà 2.0, du peer-to-peer, de la prescription mutuelle entre usagers.

17 décembre 2006

Le métier de conservateur territorial enfin valorisé

Mercredi soir sur TF1 : Jean-Marie Bigard incarne le directeur d'une Médiathèque municipale.



Intéressant de voir que ce métier a été choisi pour renouveler la figure narrative de l'instituteur ou du directeur d'école. Le côté ouvert et socialisant des bibliothèques est donc bien perçu.

Pourtant concernant les fonctions précises de directeur de médiathèque, l'acteur du Caméléon aurait aussi été approprié : en 24h il peut faire semblant d'être comptable, informaticien, manager, responsable de politique documentaire !

26 novembre 2006

La pensée aux prises avec l'informatique



"Systèmes d'information, obstacles & succès. La pensée aux prises avec l'informatique."
Laurent Bloch

* Contrairement aux mathématiques, l'informatique traite d'états.
"Le propos d'un programme informatique n'est pas de démontrer un théorème mais d'effectuer un traitement, [...] une action du processus consistant à consulter ou modifier l'état de la mémoire.
La mathématique ignore cette notion d'état, qui introduirait dans son univers d'abstraction un aspect physique totalement incongru.
Cest un peu comme si le papier sur lequel le mathématicien inscrit les signes du calcul avec un crayon acquérait un statut théorique."
(Il est intéressant de noter que les contraintes informatiques sont présentées comme issues de leur aspect "physique", alors que d'habitude la notion de virtualité ou d'immatérialité tend à isoler l'informatique comme un domaine flou, fantasmatique et autonome.)


* Il n'y a pas d'isomorphie entre un système d'information et le réel.
"Un SI n'est par nature qu'une représentation, une abstraction qui ne retient à propos de la réalité qu'elle représente que les informations qui importent à l'objectif poursuivi, exprimées avec la précision nécessaire, mais pas plus."
"Les données ne sont pas un élément tangible de la réalité, mais un artefact construit avec une intention déterminée, cette intention conditionne les interprétations qui pourront être faite de ces données" (Field theory of information).
Un système d'information ne traite que ce qui a été interprété comme donnée (une base comptable n'a pas besoin de faire interagir les descriptions techniques de ses items).
[Isabelle Boydens : Informatique, normes et temps.]
Ceci s'oppose à la métaphysique implicite des théoriciens des systèmes d'information ("Total data quality management"), qui prétendent circonscrire le réel comme un ensemble objectif de choses, propriétés, relations, dans des bases de données. De même pour les appellations "ontologies" ou "web sématique", qui sont une réduction de toute réflexion métaphysique et linguistique à de l'indexation automatique. "Le péché véniel d'enflure verbale finit par confiner à l'imposture intellectuelle, ce qui est plus gênant".

* L'informaticien doit concevoir la nature des données et de leurs changements d'état.
Chaque étape du travail de programmation peut amener à rédefinir quels traitements on demande au programme. C'est pourquoi la séparation entre conception et réalisaton (maître d'ouvrage/maître d'oeuvre) ne peut pas fonctionner. L'informaticien ne cherche pas des réponses, il cherche plutôt à chaque étape à sélectionner des questions qu'il va faire interagir entre elles.
D'où l'inadéquation de méthodes de management finalement issues d'autre domaines de travail (développement en V, Merise, SADT, méthode B, UML, représentation graphique, ISO9000).
[Frederick Brooks : The mythical man/month.]
[Alexandre Zinoviev : Les hauteurs béantes.]

* L'informaticien et son client doivent aborder problèmes et solutions de manière progressive.
Il faut définir de objectif généraux, pas de cahiers des charges rigide : il vaut mieux trouver d'abord des solutions imparfaites, mais efficientes, simples et modulables.(méthode dite "eXtreme Programming")
Itérations successives, on bâtit d'abord les étages avant les fondations, en plusieurs cycles : (prototype/suggestions/corrections). "Dès la fin de la première itération le système sera opérationnel, même s'il ne fait à peu près rien". D'où l'intérêt de pouvoir faire de multiples tests gratuitement, en récupérant du travail déjà fait (des modules open source).

Illustration avec l'histoire d'internet et les formats d'échanges qui l'ont emporté (les plus simples et souples, avec une couche réseau dite "non-fiable" car elle ne vérifie pas elle-même la bonne transmission des données mais laisse ce travail au récepteur), illustration avec le projet Socrate à la SNCF (mauvaise définition du besoin et des moyens).

Laurent Bloch invite donc à démythifier le travail de programmation, qui n'est ni travail mystérieux, ni pure tâche d'exécution : les clients doivent y participer, leur rôle est de définir à chaque étape leurs besoins et interprétations en terme de données et de traitements, tout en prenant connaissance des moyens et des contraintes spécifiques à l'automatisation de l'information.

14 novembre 2006

La grande numérisation, de Lucien X.Polastron


En deux mots : pour Polastron la numérisation apporte un point de vue complémentaire et incomparable sur les livres ; mais elle est menacée par les intérêts particuliers des entreprises privées et par la courte vue des projets publics.

Extrait p.95 (attention, numérisation à la main) :

"Que pensent les bibliothécaires de cette phagocytose ? Pas grand chose pour l'instant, d'autant que d'autres ont coutume de s'exprimer à leur place.
Les bibliothécaires commentateurs à la fois courageux et avisés sont rarissimes : Dominique Lahary, Michel Fingerhut... Les autres, tels les talentueux Hervé Le Crosnier, maître de conférences en "gestion de l'information" à Caen, Jean-Michel Salaün, Hubert Guillaud ou Olivier Ertzcheid , sont souvent des spécialistes de tout autre chose de la bibliothèque, voire de son contraire. Déchirée par un conflit de générations et de société qu'aggrave la mutation de la lecture publique de proximité, l'académique ENSSIB s'est notoirement cadenassée à l'écart du débat le plus crucial qu'il lui était donné d'affronter; cf. son organe le Bulletin des Bibliothèques de France. Quant à l'ABF, les bibliothécaires, ses adhérents, ont débattu du droit de lire en juin 2005, puis ils ont organisé une journée d'information et de réflexion le 10 octobre 2005 sur le grave sujet de la numérisation qui les concerne de plein fouet. L'usager espère des positions fortes, mais la non-publication des actes les plus attendus du congrès peut être vue comme le signe d'un étrange désarroi, de même que la journée d'information se voulait sans journalistes, sauf à payer 100 euros, ce qui paraît non seulement sauvage mais difficilement compatible avec le sens du combat globalement annoncé."

L'auteur note néanmoins, p.164, la motion de l'ABF du 20 juin 2005 : "L’ABF souhaite que les principes qui régissaient hier le fonctionnement des bibliothèques dans l’univers papier, principes garants de la liberté d’accès du citoyen à l’information, soient préservés dans l’univers numérique. " Mais il remarque : "ne va-t-il pas falloir, compte tenu de la piètre estime dans laquelle tout édile tient la profession, aller beaucoup plus loin ?".

12 novembre 2006

Dynamiser l'association des bibliothécaires

Meredith Farkas, la créatrice du wiki Libsuccess, explique pourquoi elle va finalement renouveller cette année son inscription de 200 $ à l'ALA (American Library Association)

Extraits :
Ce que l'ALA a fait de bien en 2006
* Chercher de nouveaux moyens de servir les usagers (durant une conférence virtuelle)
* Commencer à développer des sites collaboratifs. (L'ALA propose en effet à tous les bibliothécaires américains une solution d'hébergement de blogs de de wikis.)
* Penser aux nouveaux membres : en proposant à quelques "leaders émergents" un programme spécifique de formation à l'encadrement et aux technologies.
* De meilleurs programmes aux conférence.

Ce qui reste à améliorer
* Formations en sciences bibliothéconomiques (LIS) : pas de changement malgré les annonces du Président de l'ALA.
* Pas de formations en ligne gratuites, alors que ce serait facile à mettre en place.
* Pas assez d'informations envers les nouveaux membres et peu de moyens de s'impliquer : dès leur inscription il faudrait leur indiquer comment ils peuvent s'impliquer, selon les compétences et le niveau de participation qu'il peuvent apporter.

M.Farkas indique en conclusion qu'un candidat à la présidence de l'ALA souhaite une "ALA 2.0", où parallèlement aux structures des comités officiels, divers projets collaboratifs, spontanés et rapides, pourraient être mis en place et soutenus.

01 novembre 2006

Accompagner la société

Les bibliothèques doivent-elles être réactives ou proactives ? Rattraper tant bien que mal les évolutions de la société, ou au contraire prétendre les anticiper à travers des propositions innovantes ?

Pour Bertrand Calenge (responsable de l'évaluation et de la politique documentaire à Lyon) il faut trouver une voie du milieu qui permettrait aux bibliothèques d'accompagner les changements de la société. "Nous ne faisons que servir, qu’accompagner cette collectivité, sa population, sans vraiment la guider ni seulement la suivre. Et l’accompagner, de façon professionnelle, cela signifie se remettre en question, replacer l’action dans son contexte, inventer de nouveaux moyens d’affirmer des objectifs et d’évaluer son activité." (BBF).

Applications :

* la politique documentaire réside non pas dans la formalité d'une charte, mais dans l'intégration d'objectifs par les acquéreurs. (BBF).

* récit de la mise en place de la politique documentaire à Lyon (Mémoire ENSSIB, p 85).

* le Guichet du savoir est une offre authentiquement culturelle (ARALD 213, 214, et réponse de la directrice BM d'Annecy, intitulée "Touche pas à ma bibliothèque" : 215)

24 octobre 2006

Collaboratif : 4/ Le bulletin wiki Bibliobuzz

En attendant d'autres projet fous (la journée d'étude sur les biblioblogs, Bibliogenomic) voici une autre proposition pour partager notre glanage d'information :

Effectuer en commun (sur wiki) un repérage des éléments intéressants des blogs, puis proposer cette "synthèse de synthèses"au blog du BBF (qui avait ouvert la possibilité de contributions extérieures).
Je teste, et si d'autres personnes corrigent et contribuent, j'envoie.
Démarche subjective, mais en tentant de sélectionner ce qui peut intéresser toute la profession.

Le Bibliobuzz du 10 au 22 octobre
Analyses
Les archives ouvertes, Google et Wikipedia comme les trois révélations cognitives d'internet. Affordance
L'économie de l'information, expliquée avec la baguette et le journal du matin. JMSalaun
Pour des bibliothécaires spécialisés en informatique ? NMorin

Repérages
La politique documentaire dans l'enseignement supérieur. Marlene
Liste des blogs académiques en français. Marlene
Googe rachète Youtube. Affordance
Google lance le "Literacy project". Echosdoc
Googleprint débarque en France. Bibliothécaire
Yahoo veut populariser son site Question/Réponses. B&C
Des tentatives anglosaxonnes pour écrire l'histoire en direct. Figoblog, Kotkot
Compte rendu d'une conférence sur le papier électronique et les bibliothèques (BDP Essonne). Papierélectronique

Nouveaux sites bibliothéconomiques.
http://discobloguons.blogspot.com/ Blog d'un discothécaire
http://miss.milly.free.fr/ Journal sur la création d'une Médiathèque
http://www.enssib.fr/wikipoldoc Wiki Wikipoldoc
http://bibliotheque20.wordpress.com/ Blog de stage d'un conservateur en Nouvelle Zélande

15 octobre 2006

Demandez à ceux qui savent chercher

Connaissez-vous un site qui allierait les défauts de Google, Wikipedia et Skyblog, mais sans garder aucune de leurs qualités respectives ?

J'ai nommé : Yahoo Questions-Réponses. http://fr.answers.yahoo.com/
Allez-y voir, chaque échange semble plaider en faveur de l'impossibilité de partager du savoir sur internet. Et comme il n'y a aucune garantie de qualité d'information dans le site lui-même, une campagne de propagande s'impose (Va chercher, Lycos !).



Faisons le test :
Cette question posée à Yahoo Q/R
Cette même question tapée dans Google

L'idée d'un moteur qui rechercherait uniquement parmi des énoncés de questions, plutôt que parmi une infinité de textes, est bonne. Par contre le système de validation des réponses tel qu'il est utilisé dans Yahoo (gain de points) a pour unique but de favoriser le maximum d'interventions et de trafic (voir aussi le site en anglais : http://answers.yahoo.com)

Alors pourquoi ?
"Finalement, les liens sponsorisés fournissent parfois les meilleurs réponses aux questions. Ils sont merveilleusement bien intégrés et se distinguent parfaitement des discussions parce qu'ils sont exempts de fautes ;) Ce qui les rend plus crédibles et donne forcément envie de cliquer dessus."(Source : Pipologue)

Face à ces bas intérêts, une riposte réside dans les services de recherches Ask a librarian/Guichet du savoir : Demandez à ceux qui savent chercher ! Mais il reste à trouver les futurs modèles de véritables bases collaboratives de questions-réponses publiques ou associatives (imaginez par exemple un wiki/question-réponses pour chaque commune).

Plutôt que de décrier Google et Wikipedia, et laisser le terrain de l'information illiteracy ouvert à des outils bien pire, qui sont les professionnels qui pourraient apprendre aux citoyens à chercher et partager des informations ?
Les bibli...
Les biblio...
Les bibliothé...

Encore du 2.0 qui ne sert à rien ;)

J'ai testé plusieurs applications permettant de compiler et publier des flux rss (merci aux indications des commentateurs).

A mon avis les résultats permettent de constater que :
- l'agrégateur spécialisé, c'est surtout un geste éditorial pour légitimer certains blogs
- constituer son propre agrégateur personnel permet non seulement de mieux sélectionner, mais même de mieux distinguer lors de la lecture les différents auteurs
- il faut chercher autre chose si on vise à améliorer les pratiques de lecture et d'écriture des biblioblogs (thématisation, tags, rédaction concertée).


Par contre l'agrégateur spécialisé, en tant qu'outil promotionnel, pourquoi pas.

* Le résultat le plus proche d'Originalsignal est Feedraider (qui permet d'importer une liste de flux) .
http://feedraider.com/u/biblioblogs/p/dauiu/

Autres essais :
* Protopage : graphiquement bien éditable, mais pas d'importation automatique de flux.
http://www.protopage.com/biblioblogs
* Xfruits : Agrège les flux dans un même blog. (Assez illisible, et tributaire des republications de rss). Ne reconnaît pas certains flux.
http://xfruits.com/Biblioblogs/fr/
* Fwicki : mélange les articles sans afficher les noms des blogs sources
http://www.fwicki.com/rss/Biblioblogs2.0/Biblioblogs
* Speedyfeed: ne supporte pas les caractères accentués
http://www.speedyfeed.com/biblioblogs/

27 septembre 2006

Collaboratif : 3/ Un calculateur de pertinence

Olivier Ertzcheid suggère de créer une plate-forme de type http://postgenomic.com pour les biblioblogs.

Postgenomic c'est un programme qui affiche une liste déterminée de 360 blogs scientifiques. Le site calcule alors différentes choses : comment ils se citent entre eux, quel liens et quelles publications ils citent, quels termes ils utilisent le plus souvent.
Un onglet en haut à droite permet de sélectionner une discipline scientifique particulière.

(Bon, le calcul ça ne suffit pas toujours à définir la pertinence quand il y a peu de blogs dans une catégorie, en témoigne le blog le plus actif en pharmacologie : http://pharmagossip.blogspot.com/)

Postgenomic peut aussi différencier les billets concernants des conférences ou des comptes-rendus de publications (mais il faut que le blogueur ait pensé à faire ses liens spécifiquement).

Il serait intéressant de savoir si cet outil, créé au début de l'année, a fait évoluer les habitudes de lecture et d'écriture des blogs du secteur scientifique. Plus de visibilité et de reconnaissance ?Plus de citations mutuelles et meilleur partage des tâches ?

Un exemple de biblioblog collaboratif

Klog me signale http://www.gidehn.asso.fr/, le blog (ou plutôt le CMS) collaboratif de l'assocation GIDE : Groupe d'Information et de Documentation Economique de Haute Normandie.
Le CMS sert à repérer des ressouces, pour le moment il est ouvert aux 12 membres du CA, mais devrait s'étendre prochainement aux 160 membres de l'association.

Ce qui est intéressant c'est de voir différentes professions coopérer (le GIDE comporte tous types de professionnels de la documentation), et de voir diffuser des informations sur les différents centres de doc du département (descriptifs) ce qui permet sans doute de faciliter des partenariats ultérieurs !

26 septembre 2006

Collaboratif : 2/ Un blog thématique

Deuxième idée, issue d'un échange avec Michel Fauchié, président de l'ADDNB .

Michel nous annonce que suite à la journée 2006 de l'ADDNB à la Roche sur Yon, il y aura en mars 2007 une nouvelle journée, cette fois sur le thème des blogs de bibliothèques et de bibliothécaires. Cette journée sera destinée aux étudiants et aux professionnels des métiers du livre, c'est une coopération ADDNB/CNFPT/IUT. Et ce pourrait être l'occasion de mettre au point un blog collaboratif à plus long terme.

Ce blog pourrait être centré sur des sujets sur lesquels il y a une forte demande professionnelle : l'évaluation, les méthodologies de formation, les projets technologiques.
Le tout entrecoupé de des billets d'actualité (je pense par exemple aux synthèses hebdomadaires que fait Lisnews sur les biblioblogs http://twil.lisnews.org/).


Ensuite d'autres projets collaboratifs entre blogs et wikis pourraient être envisagés à l'occasion du congrès ABF à Nantes en juin (sur le thème : "Bibliothèques municipales/ bibliothèques universitaires, quelles relations ?").

Collaboratif : 1/ L'agrégateur spécialisé

Suite à ma proposition de blog collaboratif, deux propositions.

Voici la première : JM Salaün suggère un agrégateur spécialisé, similaire à originalsignal.
( http://www.originalsignal.fr/ sur le thème du web 2.0, propose 15 blogs sur une page, avec un fil RSS unique qui les regroupe ).

* Pour ce faire, Flore Bonhomme signale que l'on peut copier les signets Netvibes d'un poste à un autre. Ce lien par exemple à pour effet de créer un onglet "Bibliodoc" avec dix blogs.
(ne cliquer qu'une fois, par la suite la page est accessible par : http://www.netvibes.com)
Cette possibilité est intéressante pour initier quelqu'un à netvibes.

* Entre temps j'ai trouvé une autre solution : Protopage + Rssmix
Un page Protopage permet d'afficher un choix de flux, avec une url fixe.
http://www.protopage.com/biblioblogs
Et l'utilitaire rssmix va permettre de paramétrer différents abonnements (touts les blogs, ou juste certaines catégories). http://www.rssmix.com/

Si je termine ça, il y aurait au moins 30 blogs, et peut-être 6 abonnements RSS.
Je ne sais pas si c'est vraiment intéressant, ou alors à titre promotionnel et pédagogique ?
Je reste ouvert aux suggestions.

24 septembre 2006

Un blog collaboratif en BiblioDoc ?

Ce mémoire ENSSIB a été signalé jeudi sur Biblio-fr :
"Le rôle des réseaux sociaux dans la création et la structuration de l’information sur internet"

Une des suggestions qu'il contient concerne les biblioblogs :

"Depuis quelques mois les biblioblogs contribuent de manière non négligeable à la réflexion professionnelle, notamment pour la présentation d'expériences étrangères, le suivi de dossiers d'actualités [...]. Le contenu des billets de ces blogs étaient plus fouillés que les messages diffusés sur biblio-fr. A l'image d'Urfist Info, il pourrait être judicieux de mettre en place en France un blog collaboratif de veille en sciences de l'information."

Qui serait partant pour reprendre cette idée ?

Je verrais bien un blog
* collaboratif
* non-anonyme
* sur les pratiques innovantes en Bibliothèques et Documentation
* ouvert aux contributions extérieures (plate-forme de type Viabloga)
* financé, par exemple, par l'ADDNB :)
* avec des articles bien construits et documentés
* pour y rassembler tout ce qui dans les biblioblogs actuels est d'intérêt professionnel général, et qui vaudrait la peine d'être centralisé

Bref une sorte d'adaptation française de Lisnews.

Qu'en pensez-vous ?
Seriez-vous prêt à vous investir (motivation, temps) sur un projet de ce type ?

21 septembre 2006

Résultat de la recherche de bibliowikis

Quelques bibliowikis supplémentaires :
* http://www.bium.ch/wiki/ Bibliothèque Universitaire de Médecine de Lausanne
* http://adbs.xwiki.com/ IUP d'Evry (wiki inactif)
Via le mémoire Enssib sur les réseaux sociaux et l'information :
* http://www.abiblio.com/bmmp/ Bibliothécaires Musicaux de Midi-Pyrénées
* http://reseauxsociaux.metawiki.com/ Elèves Conservateurs Enssib

Wikis cités, mais url inconnue :
* L'Ecole des Mines de Nantes (wiki interne concernant un projet de bibliothèque numérique) http://listes.adbs.fr/sympa/arc/adbs-info/2003-09/msg00203.html
* BU anonyme (Base de connaissance intranet)http://klog.hautetfort.com/archive/2006/03/01/quelle-utilisation-du-wiki-pour-bibliothecaires-et-documenta.html#comments

Je me suis également rendu à une rencontre "Mecredi Wiki" organisé par Craowiki.
http://wiki.crao.net/index.php/WikiSchoolParis/2006-09-06
Idées abordées :
* Comment rendre le wiki grand public ? En proposant des petits wikis familiaux, des wikis pratiques.
* Comment structurer les différents wikis ensemble ? En travaillant leur intégration mutuelle, et en automatisant leurs liaisons par des métadonnées/microformats.
* Comment wikiser les autres sites ? En étendant les fonctionnalités du wiki : en faire non seulement un éditeur de texte, mais aussi des formulaires et des applications.

18 septembre 2006

Combien de clics

Une fois tapé l'url d'une bibliothèque, combien d'étapes reste-t-il à parcourir avant d'arriver à un champ de recherche du catalogue ?

J'ai compté les "clics" : en fait il s'agit du nombre de fois où l'usager est confronté à un choix, y compris au sein d'un menu déroulant.

http://www.bm-lille.fr/ ?? (pas de catalogue en ligne ?)

http://www.bordeaux.fr/ 5 clics (pas d'url bibliothèque, site intégré dans site municipal)

http://www.bl.uk/ 3 clics mais menus explicites
http://www.bpi.fr/ 3 clics et difficile de se repérer graphiquement

http://www.library.metro.tokyo.jp/ 2 clics mais en raison de l'option multilingue
http://www2.ville.montreal.qc.ca/biblio/ 2 clics
http://www.bm-saint-priest.fr/ 2 clics
http://www.loc.gov/ 2 clics

http://www.bm-lyon.fr/ 2 clics (ou 1 seul pour Catalog+)
http://www.bnf.fr/ 2 clics ou 1 seul si on passe par les liens en bas à droite. intitulés non intuitifs ("Catalogue BN-Opale Plus ou BN-Opaline ou Catalogues numérisés".)

http://www.ndl.go.jp/ 1 clic
http://bms.strasbourg.fr/ 1 clic
http://www.bm-limoges.fr/ 1 clic
http://www.bmvr.mairie-marseille.fr/ 1 clic
http://www.bm-rennes.fr/ 1 clic

Après ce rapide test il d'autre facteur de complexité sont apparus : la surcharge graphique, l'hésitation possible entre plusieurs énoncés, la difficulté à retrouver l'url dans un moteur, ou à mémoriser cette url.

Je suppose qu'il doit déjà exister quelque part des interfaces "O clic", où le portail de la bibliothèque propose d'emblée une case de recherche tous champs/toutes bases.

--> Edit après contributions des commentateurs :

Des portails "O clic"
En France :
http://mediatheque.lorient.fr/
http://bibliotheque.rouen.fr
http://bu.univ-angers.fr
http://www.santenpdc.org/ Portail santé en nord-pas-de-calais

A l'étranger :
http://nla.gov.au/ BN Australie
http://www.libs.uga.edu/ BU Georgia
http://library.nyu.edu/ BU NY
http://www1.lib.uchicago.edu/e/index.php3 BU Chicago

L'option "-1 clic" : sans entrer sur le site de la bibliothèque
-Integrer un plugin de recherche directement dans son navigateur.
- Donner une url aux notices, pour qu'elle soit repérée via les moteurs de recherche.
http://books.google.fr/books?q=Quand+Google+d%C3%A9fie+l%27Europe&as_libcat=1

11 septembre 2006

Déshybridation

La Gazette des communes (21 août "Bibliothèques : ce qu'internet va changer") présente comme une nouveauté et comme une solution le concept de bibliothèque hybride (c'est à dire = proposer en bibliothèque toutes les interfaces).

Plusieurs blogs plaident au contraire en faveur du concept de déshybridation : plutôt que de vouloir tout cumuler en interne, il vaudrait mieux se concentrer sur la création des contenus, et sur leur compatibilité avec les interfaces extérieures.

(Cercamon, "Bibliothèques numériques?", N.Morin "It's the data, stupid !", Marlene " Humanités numériques 2.0")

04 septembre 2006

A la recherche des bibliowikis

En préparation d'un article, je cherche à faire une liste de toutes les initiatives de wikis francophones concernant les bibliothèques et la documentation. Merci de m'aider à compléter si vous en connaissez où en réalisez vous-mêmes ! Il doit vraisemblablement exister quelques projets internes suplémentaires.
La liste sera ensuite placée dans Bibliopedia.

Bibliowikis
Généralistes :

*Portail SIB sur Wikipedia. (et page méthodologique). Projet lancé par A.Caraco, coordonné à présent par O.Morand.
*Bibliopedia

Spécialisés :
* Histoire de l'informatique documentaire après 1990, par Biblioacid. (Seedwiki, Wikia, puis intégration dans Bibliopedia)
* Freebiblio : wiki accompagnant le site Freebiblio. (A mon sens ce serait plus collaboratif si ce wiki était également intégrée sur la page SIGB de Bibliopedia.)

BM :
?

BU :
* Service de référence du SCD Aix-Marseille 3

Pédagogie :
? (L'Urfist signale plusieurs initiatives autours des TICs, mais pas liées directement aux bibliothèques.)

Individuels :
* Dossiers de Cécile Taponot http://cecline.xwiki.com/
* BiblioTIC : cours de Philippe Allard (deux versions : sur Wikilivres et Craowiki)
* Mémoire de S.Thébaut: Les Logiciels libres en documentation (Wikisource)



Références :
Klog, Urfist, P.Allard( 1, 2)

21 août 2006

Biblionews

* Blog sur les bibliothèques du Liban (via ADBDP).

* Une bibliothèque insulaire au Québec

* Bibliothécaire, "un joli métier pour une femme" !
Rapport établi en 2002 par l'AGBD (bibliothécaires de Genève) destiné à réévaluer les fonctions des bibliothécaires.
La 1ère partie analyse l'évolution du métier, notamment le passage de qualités féminines à des qualités plus masculines ou androgynes : "A l'époque, on parlait de discrétion, tact, psychologie, sens des relations humaines... Aujourd'hui l'accent est mis, en plus, sur le dynamisme, la communication, la curiosité, la rigueur, l'adaptabilité."

* Argumentaire pour le lobbying des bibliothèques
Les bibliothèques suisses dans la société de l'information, par la BBS.

* LTC - Library takes up the case (La bibliothèque soulève l'affaire)
Concept lancé par Anders Ericson, un bibliothécaire norvégien : les bibliothèques devraient créer des sites ou elles exposeraient des sources contradictoires concernant les sujets d'actualités, notamment les sujets locaux. Commentaire dans Lisnews : Les bibliothèques ont-elles une légitimité pour créer ainsi du contenu, ou doivent-elle se limiter à donner simplement accès aux sources demandées?

* Article de Libération sur la démocratisation culturelle
"Une politique culturelle populaire pourrait consister, par exemple, à prendre enfin le courage d'un geste aussi simple que diffuser en prime-time, sur les chaînes publiques, tout au long de l'année, les spectacles d'Avignon, d'Aix, et de tant d'autres festivals. Cela consisterait à élaborer des synergies, par exemple entre l'INA, la BNF et les chaînes publiques."

* Annuaire de sites 2.0
(Depuis un an qu'on en parle du 2.0, est-ce qu'on est pas en 2.1 maintenant ?)

* Le cochon et la boîte magique : les DRM expliqués aux enfants.
Album pour enfants créé par un informaticien pour réagir au site Captain Copyright (disponible en cache google). Les bibliothécaires canadiens avaient eux aussi protesté contre le site Captain Copyright, notamment contre une clause étrange qui interdisait de citer son url depuis tout site critiquant les droits de copyright.

Plusieurs articles sur le rôle communautaire des bibliothèques aux Etats-Unis.
*Minneapolis : "La bibliothèque, à son niveau, est un des derniers lieu totalement démocratique".
*Pittsfield : "Les différents aménagements dans un seul bâtiment sont très appréciés : l'espace de lecture, l'espace d'étude, l'espace des ordinateurs, l'espace pour les enfants, la caféteria où les gens peuvent manger et parler. C'est merveilleusement adapté aux enfants, ils peuvent faire du bruit, rouler par terre, entrer, sortir... C'est le seul endroit de rassemblement des communautés."
* Bibliothèque et créateurs d'entreprise : 61% des américains créateurs de petites entreprises déclarent que les bibliothèques leur ont apporté une aide importante.
* Réactions mitigées des élus locaux de Durango (Colorado) devant cette diversification des rôles : "On dirait que la bibliothèque devrait être à la fois une charette à chevaux et un engin lunaire". "On ne veut pas construire quelque chose ne négligé, mais on n'a pas besoin du Taj Mahal non plus".
* Exemples d'utilisation de vidéos promotionnelles à la bibliothèque de Kenton.

* Kokoro library, dessin animé japonais dont le scénario est : faut-il fermer une bibliothèque non fréquentée ?

* Un livre ne vous laissera jamais tomber.
Publicité pour une librairie, sur le thème : pas besoin d'outils pour lire un livre.

16 août 2006

Specflic 2.0 vs Lecture linéaire


Specflic 2.0 est le nom d'une performance multisupport (acteurs + décor + diffusion d'un film vers les pc et téléphones du public), qui s'est déroulée le 9 août dans la cour de la Bibliothèque de San Jose en Californie, à l'occasion du Festival d'art ZeroOne. (Trouvé via mes rss yahoo)

Le sujet : une spéculation sur le futur des bibliothèques en 2030.
Le bibliothécaire est devenu l'Infosphérien, qui aide l'usager à voyager dans l'Infosphère, réceptable mental de l'information universelle.
La bibliothèque en tant que bâtiment n'est plus qu'un musée, et pire :
"Puisque l'on peut maintenant en extraire efficacement l'information à travers les outils de l'Infosphère, lire un livre en entier est perçu comme le comble de la paresse et du privilège".

Entre le progrès consistant à extraire numériquement les informations d'un livre, et la réduction du livre à cette googlisation, voilà donc un pas que franchissent allégrement ces artistes, pour qui la lecture linéaire ne saurait être autre chose qu'un pensum de navigation via des dépêches, annuaires, encyclopédies et archives. La connaissance humaine trouverait son apogée dans les citations, les news et des rss... et voilà pourquoi votre livre est malade !

Cercamon écrivait récemment : "Le risque pour le livre papier est moins de se voir remplacé par un dispositif électronique que de voir disparaître la lecture linéaire elle-même" (1) et constatait le déclin de la lecture littéraire (2) et le développement d'environnements multitâches rendant difficile la concentration (3).
Cette lecture linéaire étant intrinsèquement liée à l'unité et la continuité qu'offre le livre, à la fois sous la forme du roman (voyage spirituel suivi et initiant) et de l'essai (orchestration de savoir où la pensée se développe par des mouvements de longue haleine insaisissables par la lecture segmentaire de l’accès direct).(1).

A moins que les futurs modèles de livres électroniques ne parviennent à opérer une synthèse entre la maniabilité du numérique et la pérennité de l'objet livre ?
Nouvolivractu annonce la fabrication d'un écran souple qui ne fait que réfléchir la lumière. Comme pour un livre traditionnel, il est stable et la lumière lui vient de l'extérieur, ce qui symboliquement comme oculairement en permettrait une lecture continue et une immersion dans le contenu. Mais pour quels contenus, et quels lecteurs ?

09 août 2006

Molière

Lu chez Nescio : une lectrice qui demande 'Et vous, c'est quoi votre vrai métier?'.

Molière aurait pu dire :

Vous bibliothécaire ! C'est pure médisance, vous ne l'avez jamais été.
Tout ce que vous faites, c'est d'être fort obligeant, fort officieux ; et comme vous vous connaissez fort bien en livres, vous en allez choisir de tous les côtés, les faites apporter en un lieu aménagé, et en prêtez à vos amis contre un salaire.

07 août 2006

Le catalogue mondial des bibliothèques

worldcat.org est fonctionnel, version beta.

* Champ de recherche unique, et propositions de restrictions en fonction des résultats ou du code postal de l'utilisateur.
* Le SUDOC est dans la base, mais pas la BNF (et bien sûr pas les BMs).
* L'accès professionnel (échanges des notices en format marc) est différencié de l'accès public.

(via blog de l'OCLC).

06 août 2006

Provocative statements

Voici une traduction du texte "Provocative statements", rédigé par les bibliothécaires américains du forum Taiga (une conférence qui a rassemblé à Chicago une cinquantaine de professionnels). Le nom taiga est choisi en référence au changement climatique qui affectera le monde de l'information, et des adaptations nécessaires à la survie des bibliothécaires. (vu dans LibraryJournal et CultureLibre).

***
D'ici 5 ans :

1/ Les structures traditionnelles d'organisation des bibliothèques ne seront plus fonctionnelles.
Les bibliothécaires de renseignement et de catalogage tels que nous les connaissons n'existerons plus.
Les services internes et publics auront fusionné dans un nouveau groupe appelé "service de consultation".
Le service au public et la formation des usagers, sous toutes leurs formes, auront fusionné ou disparu.

2/ Les bibliothèques auront réduit la masse physique de leur collection d'au moins 50%.
Les services internes voient des réductions semblables et ces changements influencent les bibliothèques nationales également (elles sont probablement fusionnées).

3/ La majorité des questions trouvent leur réponse dans "Google réponses" ou quelque chose d'équivalent.
Il n'y aura plus de bureaux ou de services de renseignements situé dans la bibliothèque.
A la place, des services publics de renseignements seront situés à l'extérieur des bibliothèques physiques.
Cette méta-recherche rendra obsolète les bibliothécaires de renseignement.

4/ Toute découverte d'information commencera par Google, y compris la découverte de ressources de bibliothèques. La séparation progressive du contenu et du contenant d'origine entraînera une révolution dans la découverte d'informations.

5/ Un grand nombre de bibliothèques n'auront plus d'OPACs locaux. Nous seront entrés dans un nouvel âge de consolidation des données (catalogues partagés ou catalogues intégrés dans les outils de découverte), de nos catalogues et de nos collections.
Le système d'ERM et le SIGB seront un, et la découverte sera externalisée.

6/ Il n'y aura plus de site web de bibliothèque monolithique. Au lieu de cela, les données des bibliothèques seront propulsées vers des sites généralistes, directement vers les utilisateurs.

7/ Les services informatiques des universités auront fusionné avec les bibliothèques.
La bibliothèque sera associée à l'infrastructure des services de support d'études et de recherches.
Sa valeur dépendra de sa capacité à attribuer les ressources appropriées aux différents travaux en cours.

8/ Il n'y aura plus de bibliothécaires tels que nous les connaissons. Le personnel aura peut-être un MBA ou sera expert en informatique et en données. Tout le personnel de bibliothèques aura besoin de qualifications techniques équivalentes à celles qu'ont les personnels d'aujourd'hui dans les systèmes et services Web. La courbe toujours croissante des technologies entraînera un turn-over important parmi les bibliothécaires traditionnels ; l'âge moyen du personnel de bibliothèque aura chuté à 28.

9/ Les éditeurs et les intermédiaires auront nettement changé. Beaucoup d'éditeurs petits ou spécialisés fusionneront. Les agents d'abonnement et les fournisseurs de livre auront de nouveaux modèles économiques. La diffusion des livres et des périodiques autres que Sciences-Techniques-Médecine ne sera plus commercialement viable.

10/ Les livres électroniques et leurs appareils de lectures seront omniprésents. La standardisation aura comme par magie rendu cela possible. Les mini-lecteurs seront omniprésents et les ressources de bibliothèque devront leur être compatibles pour répondre aux besoins des usagers.

11/ La simple agrégation des ressources ne sera pas suffisante. Elles devront être prêtes à utiliser et projetées dans l'environnement de l'utilisateur (my.yahoo, e-portfolio, CMS, aggrégateur RSS). Le flux d'information devient le centre de l'attention, et supplante les bases de données et les sites web. Le rôle de la bibliothèque est de projeter des services spécialisés dans les flux de recherches et d'étude.

12/ Pour l'utilisateur final, les « environnements intermédiaires » seront aussi importants que les services des bibliothèques.
Les usagers construisent dans ces environnements le flux de leurs informations et leur identité numérique : aggrégateurs RSS, systèmes de formation à distance, uPortal, my.yahoo, flickr, myspace, options de recherche des logiciels Microsoft, etc...

13/ Les bibliothèques fourniront des services partagés de conservation et sauvegarde du patrimoine culturel, savant, historique et institutionnel. Ces démarches ne se feront plus au coup-par-coup mais seront intégrées dans une stratégie de collaboration, une approche partagée.

14/ Les services d'assistance aux chercheurs seront courants. L'espace numérique de travail deviendra l'un des outils du chercheur, parmi un panel de services.

15/ La communauté des bibliothèques reconnaît la débilitante fragmentation de ses structures de collaboration, et décide de se concentrer sur un nombre réduit d'initiatives et d'organismes. Elles reconnaissent que les améliorations locales doivent être orientées vers la recherche d'efficacité globale.

***

Ces formulations reflètent beaucoup le profil de leurs émetteurs (vraisemblablement jeunes, travaillant en bibliothèque universitaire et chargés de projets informatiques). Et elles n'abordent pas le problème des facteurs sociologiques incertains (évolutions de l'individualisme, des communautés, des organisations?).
Quoiqu'il en soit la violence de ces prévisions se veut incitative. Anticiper les changements dans l'accès à l'information, et transformer tout de suite le modèle de fonctionnement des bibliothèques. Cela m'évoque deux interventions françaises récentes. M. Roland, pour qui il ne faut pas créer des "bibliothèques numériques" indépendantes, mais fournir du contenu adapté aux plates-formes extérieures. Et AM.Bertrand, qui incite les bibliothécaires à passer d'un modèle réactif à un modèle proactif.

Extraits des propositions émises lors des conférences du forum Taiga :

* Le rôle du bibliothécaire ne sera pas de valider l'information, mais de coordonner les contributions des utilisateurs.
"The Quality of Information"

* Il ne suffit plus de bien manager et de s'adapter progressivement aux nouvelles technologies. Il faut connaître les outils concurrents en les utilisant et les imitant. Si vous passez des années à simplement vous habituer et à essayer de "bien comprendre" : tout aura déjà changé d'ici là. Les bibliothèques ne peuvent plus se contenter de tatonner et de s'éparpiller comme elles le font d'habitude.
"My goodness, life is different"

*Nous observons une transition courante : une technologie qui permet à un groupe important de personnes de faire ce qui auparavant nécessitait de l'expertise ou des moyens financiers importants. Le résultat que cette technologie permet d'obtenir est initiallement inférieur en qualité : alors les experts la rejette et ne réalisent que trop tard la menace qu'elle représente pour eux.
"Transforming Public Services in the "Amazon/Google" Age"


* Les bibliothèques auront toujours un rôle majeur à jouer, quelque soit la nature des documents (grille de Lorcan Dempsey, qui met en rapport rareté et accessibilité).
Il faut accorder plus d'importer à l'environnement numérique de l'usager qu'à celui du catalogue. Un premier pas : attribuber des url aux notices bibliographiques.
"Four Pictures and a Conclusion: The Third Age of Libraries in a Network Environment"

* Il faut effectuer un travail post-google : construire une communauté de contenus pour une communautés d'usagers, développer des outils et des sélections par importance et accessibilité des documents, gérer l'archivage, gérer les droits.
Il faut cesser de se complaire dans l'auto-apitoiement (difficultés de compétences, de budgets, de coopérations) ou attendre que ça se passe.
Nos collections sont plus importantes que jamais, la bibliothéconomie est partout, et nos moyens de coopérations sont inédits.
"Kentucky Fried Collections at the Drive-Thru Library"

*La mission que se donne Google est d'organiser l'information mondiale, et de la rendre accessible et utilisable.
Alors la mission des bibliothèques est peut-être de donner à la communauté un accès sans barrière à de l'information de qualité, dans le cadre de support aux services, à l'éducation, formation et recherche, et en favorisant les coopérations entre usagers ?
http://www.blogger.com/

* Logo dans "Being A Librarian In the Quaternary Era"

30 juillet 2006

Dans mon agrégateur



Worldcat
*Prochainement : www.worldcat.org
Catalogue mondial avec des fonctionnalités de localisation, d'édition wiki, et commentaire.

Un blog en chinois
http://libraryviews.blogsome.com/
Savez-vous lire le 2.0 ?

Choisir des termes que les utilisateurs comprennent
http://www.jkup.net/terms.html

Le générateur d'idées Library 2.0
http://www.daveyp.com/cgi-bin/l2/ideas.pl (via)

Le DOPA aux USA : contexte.
Les aides fédérales aux bibliothèques vont être conditionnées par l'interdictions des sites pornographiques, mais aussi de tous les sites sociaux, réputés à risque pour les enfants. (Voir billet de Marlene).
Arrière-plan : L'article V du Bill of Rights de l'ALA énonce que les droits d'utiliser une bibliothèque ne devraient pas être limités par l'origine, les opinions... ni l'âge.
L'ALA est pour cette raison considérée comme politiquement orientée et dangeureuse par des associations conservatrices (http://www.safelibraries.org/).
Et les médias américains peuvent contribuer à manichéiser le débat (reportage d'une TV locale de Cleveland).
Bref, plutôt que de chercher une solution d'adaptation des contenus, le débat s'est tenu entre les partisans du "porno pour tous" et ceux du "aucun site social pour personne".
Pour LibraryStuff, le plus inquiétant c'est que les sites sociaux eux-même n'aient pas réagi, montrant ainsi leur désintérêt total pour l'usage en bibliothèques.

Youtube
Day of the long tail
Superlibrarian
At your library
Google at the 2006 American Library Association Conference
Toledo library rap

A Paris
* La bibliothèque du Sénat sous RFID
* Wifi à la BPI
* Dépêche AFP : Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a posé lundi la première pierre de la future médiathèque Bagnolet, 115 rue de Bagnolet (XXème), qui constituera le fonds de lecture publique le plus important des bibliothèques municipales parisiennes.
* Dépêche AFP : Depuis début mai, la municipalité de gauche de Paris est confrontée à une série de grèves d'agents municipaux, affectant les crèches, établissements culturels ou services du nettoiement, qui illustrent un malaise social que l'opposition UMP s'empresse d'exploiter.

A Toulouse
Les livres se troquent sur fond de lectures au Marathon des mots http://fr.news.yahoo.com/16062006/202/a-toulouse-les-livres-se-troquent-sur-fond-de-lectures.html
http://www.lemarathondesmots.com/

Au Mexique
La Grande Bibliothèque de Mexico naît dans la douleur (Cyberpresse, Le petit journal).

Ouverte 74 heures, mais seulement 500.000 livres pour le moment (autant que la bibliothèque de lettres et scs humaines de Normal sup) . Objectifs 2 millions. Rôle de tête de réseau des bibliothèques publique. Un peu comme la BPI, mais avec du prêt (7 jours) et une section jeunesse. ( D'après l'article il y aurait 850.000 bibliothèques et dépôts de livres au Mexique, pour 107 millions d'habitants. )
Site de la bibliothèque : http://www.bibliotecavasconcelos.gob.mx/
Avec une localisation graphique des collections :
http://www.bibliotecavasconcelos.gob.mx/bibfiles/interactivo.html

Au Québec
*Montréal a été capitale mondiale du livre (23 avril 2005 au 22 avril 2006)
Bilan mitigé. "L'année de festivités qui s'achève a coïncidé avec la disparition, à Radio-Canada, des dernières émissions où la littérature n'était pas prédigérée en capsules de 30 secondes."
* La GBQ a un an. A noter : son bâtiment est directement relié au métro.
* Objectifs du réseau de Montreal : Gratuité, 53h d'ouverture par semaine et 361 jours d'ouverture par an pour 2016.
*L'amnistie des retards à Montréal a permis de retrouver 17000 livres sur 95000 non rendus.
*Concours dans un arrondissement de Montréal : abonnez un ami à la bibliothèque.
*Plan de 45 millions de dollars pour la ville de Gatineau (230 000 habitants)"Tous reconnaissent qu'il y a du rattrapage à faire pour offrir un réseau de bibliothèque de qualité." "Seulement 25 % des Gatinois les fréquentent, contre 60 % dans la ville voisine d'Ottawa."

25 juillet 2006

Des services

Des services pour concrétiser le rôle social des bibliothèques.
Enquête et résumé ( trouvé via rambleonsylvie) Long Overdue: A Fresh Look at Public and Leadership Attitudes About Libraries in the 21st Century.
"Vous êtes en retard : un nouveau regard sur les attitudes du public et des meneurs d'opinions sur les bibliothèques au XXIè siècle."
* Si les dernières enquêtes de l'OCLC insistaient sur la concurrence entre les bibliothèques et internet, cette enquête de l'ALC montre que les bibliothèques sont le "service pour les communautés" le mieux apprécié et aussi celui qui est le plus ouvert.
* On attend même des bibliothèques qu'elles règlent des lacunes cruciales ("fill key gaps in communities") : l'intégration des adolescents, la formation à la lecture (notamment pour les immigrants) et à l'informatique ; le rassemblement de toute l'information concernant l'Etat, la santé, les impôts.
* Les votants, et les personnes jouant des rôles actifs dans les communautés (civic leaders) soutiennent par principe les bibliothèques, mais n'ont pas toujours conscience des menaces budgétaires qui pèsent sur elles.

Les services se développent sous la pression & la motivation.
Billet sur Blogaboutlibraries. 20 points sur le service au "client" de bibliothèque.
* C'est une approche marketing intégrale : le service n'est pas défini et limité au sein d'une politique culturelle, mais illimité, en raison de la pression budgétaire très forte ("Get the patrons what they want. No patrons, no library. No library, no job. No job, no food.")
* Il faut aussi une motivation réelle ("If you don't like helping people- all kinds of people- then don't enter a service profession.")
* La pression liée à la motivation amènent à analyser avec beaucoup plus de finesse les réactions face au public. ("Everything you do in front of patrons means something , whether you mean it or not." "Every interaction with a patron is an opportunity to convince someone that the library is indispensable.").

Offrir du bruit ou du calme ? Les deux.
http://eternalpms.blogspot.com/2006/07/free-for-all-culturel.html
Billet d'un usager utilisant la Grande Bibliothèque du Québec, espace décrit comme commercial et stressant. Dualité : la blogueuse se décrit comme une "consommatrice culturelle compulsive " mais finalement aussi comme quelqu'un qui a "besoin de calme et de silence pour lire et faire des recherches".

17 juillet 2006

Du RSS pour les wikis

Comment suivre une page individuelle de wiki avec un fil RSS indépendant ?

*Aller sur l'onglet historique de la page en question
*Ajouter à l'adresse &feed=rss

Ca fonctionne sur Mediawiki (interface de Wikipedia).

Exemples :
L'article Biblioblog dans Bibliopedia
http://biblio.wikia.com/index.php?title=Biblioblog&action=history&feed=rss
L'article Bibliothèque dans Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Biblioth%C3%A8que&action=history&feed=rss
L'article Library 2.0 dans la Wikipedia anglaise
http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Library_2.0&action=history&feed=rss
Ca ne fonctionne pas sur Libsuccess et Liswiki, sans doute question d'url ou d'hébergement.

Comprendre les bibliothécaires (3)

Après l'intériorité magnifique et la compétence technocratique : l'équilibre au quotidien.





La mission : elle peut être un facteur d'immobilisme (elle définit ce que l'on fait déjà, elle nous justifie) ou au contraire de dispersion des actions (tout est bon tant que ça concours à la mission) voire de sentiment d'échec (on y arrivera jamais). La mission de "lecture publique", même si nécessairement intériorisée par le bibliothécaire, doit être définie qualitativement et quantitativement en lien avec l'autorité politique et la société civile.

Le temps : le rôle du bibliothécaire se joue sur du long terme (dur à mesurer) et du court terme (dur de s'adapter aussi vite) et se résoud dans le train-train quotidien administratif. Le temps des projets est spécialement long. L'absence de culture du changement (chez ceux qui l'effectuent aussi bien que chez ceux qui le subissent) occasionne des discontinuités dans l'histoire des établissements.

Les humeurs : le bibliothécaire est dans des situations bien différentes selon son poste, son établissement, son étape de carrière. Il aurait un peu tendance à projeter son bien-être ou son mal-être sur l'état de la profession ou de la culture dans la société. Ces phénomènes se manifestent pourtant rarement de manière globale et univoque.
Puisse le bibliothécaire être sanguin dans ses projets, mélancolique dans ses réflexions, colérique face à ses faiblesses et flegmatique dans ses échecs. Et non pas l'inverse bien sûr!

Comprendre les bibliothécaires (2)

Après l'intériorité magnifique : la compétence technocratique.

Le bibliothécaire est symboliquement censé savoir beaucoup, alors le peu qu'il sait vraiment il y tient. Là aussi cela peut tourner au formalisme, à l'appropriation, à l'oubli des contenus et des buts recherchés. Le développement technologique et les évolutions sociales font que la transmission des techniques de bibliothèques ne se fait plus seulement des anciens vers les nouveaux venus, mais procède plutôt de changements multipolaires. La volonté de rationalisation à outrance des uns cadre parfois mal avec le "je ne crois que ce que j'ai déjà vu" des autres, qu'ils soient vieux ou jeunes. Les nouvelles compétences (management, poldoc, informatique) luttent pour se légitimer face aux anciennes (hiérarchie et ancienneté, culture, catalogage) au détriment de la continuité des deux.


Comprendre les bibliothécaires

Bonjour mon blog !
Je trouve l'opposition "vieilles/jeunes bibliothécaires" assez insuffisante, ce sont des notions qui expliquent peu et qui ne justifient rien. Je cherchais alors comment définir des pôles plus significatifs dans l'articulation de nos mentalités. Bref à faire une petite phénoménologie des représentations qu'a le bibliothécaire, quelque soit son âge.

Pour commencer : L'intériorité magnifique.
Les missions du bibliothécaire nécessitent d'être intériorisées, d'être vécues de manière compréhensive et de ne pas être effectuées toujours mécaniquement. Certes, mais le danger est aussi qu'elles soit trop intériorisées, leur simple symbolisme (censer irradier le monde) peut alors s'opposer aux voies de leur réalisation concrète.


01 juillet 2006

Circulis Conspectus


.

Le paradis documentaire

.

.

.

5 Exhaustivité

4 Recherche

3 Formation

2 Initiation

1 Information

0 Hors collection

.

Le purgatoire :

Objectifs et indicateurs

Charte

Evaluation des collections

Formation à la politique documentaire

.

L'enfer :

Absence de méthode

Absence de réflexion sur le rôle des bibliothèques

Incompétence

Désintérêt

Livres-Hebdo

Elus FN

Pas de budget

.

Quelques remarques sur Conspectus :

* B. Calenge a déjà souligné que l'usage de conspectus privilégiait l'usage d'étude sur les usages pratiques et loisirs. (article et débat).

* J.Pouchol propose une échelle différente, intégrant aussi les niveaux de l'enfance (article).

* Est-ce que les niveaux portent sur des collections globales (ce qui est plus cohérent intellectuellement) ou sur des documents individuels (ce qui permet de faire des statistiques) ?

* Contrairement à mon schéma dantesque, le but n'est pas l'exhaustivité. L'intérêt de la réflexion par niveau c'est justement de pouvoir se fixer un but limité.

* Pour construire un niveau, on doit d'abord compléter les précédents. Cela donne à l'usager des possibilité concrètes d'itinéraires de lecture.

Références :

T.Giappiconi : Qu'est-ce que le conspectus ?

T.Giappioni : Le Plan de développement des collections.

Conférence par B.Calenge : Acquérir en bibliothèque : un acte professionnel ?

Et pour les images : Dante Online

29 juin 2006

Le CEFRIO






B.Yvert préconise de trouver de nouvelles missions pour remplacer feu le CSB.

Voici une idée : s'inspirer de ce que fait au Québec le Centre Francophone d'Informatisation des Organisations, à travers ses conférences et ses rapports.

Le CEFRIO propose aussi bien des recommandations sur la compétitivité des entreprises, que sur l'éducation, la santé ou l'administration publique. Leur leitmotiv : "L'innovation socio-organisationnelle est indispensable à l'innovation technologique".


Concernant spécifiquement les bibliothèques, le CEFRIO a réalisé le
Rapport pour l'orientation des bibliothèques gouvernementales du Québec. (merci Culturelibre). Il y est préconisé de s'inspirer des idées "library 2.0" tout en maintenant les activités traditionnelles, et de développer des collaborations entre établissements (notamment par des consortiums d'acquisition). Il faut transformer nos compétences traditionnelles (voir ici, p. 11-12-13). Et dans un élan nietzschéen : "il faut créer le bibliothécaire nouveau", "non plus réactif mais proactif".

Ce rôle proactif est expliqué dans un autre exposé :
De la gestion de l'information à la gestion des connaissances.
Les organisations ne réalisent pas le rôle clé que peuvent jouer les bibliothécaires et documentalistes. Ceux-ci sont perçus comme ayant un rôle de "soutient", mais pas encore reconnus comme des agents de transformation organisationnelle. Il y a donc un passage obligé de la passivité vers le leadership et le management.
C'est intéressant : pour le Cefrio il ne faut pas être soit bibliothécaire/soit manager, mais manager parce que bibliothécaire.

27 juin 2006

Segmenter pour mieux servir ?


La Public Library Association (site, blog) est une des branches de l'American Library Association(elle rassemble 10.000 membres parmi les 64.000).

Elle a organisé une conférence à Boston du 21 au 25 mars dernier. En ligne ont trouve les tonnes de supports qui ont servi aux différents exposés. (ici, au bas de la page).

Parmi les exposés, je retiens celui des bibliothèques de Denver, qui expliquent comment elles s'adaptent aux besoins des communautés. Ces communautés, comme le rappellait Anne-Marie Bertrand au Salon du Livre, sont moins caricaturales que la vision qu'on en a souvent en France.

En effet, suite à une étude de population, les bibliothécaires de Denver ont définis six profils de besoins (patterns of consumer use)... et décidé d'adapter leur offre en concevant six profils d'établissements. Cette segmentation correspond à des ressources, mais aussi à des espaces et à des spécialisations professionnelles différentes pour les bibliothécaires.


Les six profils :

* Bibliothèque centrale : études, recherche, actualité

* Bibliothèque contemporaine : best-sellers en multiexemplaires, restauration sur place, automates de prêt.

* Bibliothèque d'apprentissage et de langues : personnel bilingue, ressources en espagnol, cours de langues.

* Bibliothèque familiale : animations grand public, soutien scolaire.

* Bibliothèque pour enfants : activités pratiques pour les enfants

* Bibliothèque en ligne : ressources en ligne téléchargeables (livres, musique, films)

L'aspect de spécialisation qui est proposé est intéressant et volontariste. Une critique "française", ou "idéaliste", serait de rétorquer que cela n'incite pas les usagers à découvrir l'universalité de la culture. L'approche américaine de Denver est de ce point de vue plus "réaliste"... mais elle échoue peut-être à proposer un modèle social global, un "forum dans la Cité".

Pourra-t-on concilier le réalisme du besoin immédiat avec l'utopie de l'offre visionnaire ?

***

Une autre opposition américo-française : en caricaturant très grossièrement, on pourrait dire que les français élaborent des théories ("qu'est-ce que le métier de bibliothécaire ?"), et que les américains sont pragmatiques sans se soucier des implications historiques ou culturelles. Mais comment concilier pragmatisme et réflexion ?

Par exemple parmi les exposés de la conférence PLA on retrouve :

"En avant ! Faites grimper votre collection d'un niveau. " Ppt. (Plus c'est emprunté, plus on achète d'exemplaires).

"Gérer les espaces : comment transformer votre bibliothèque en neuf mois, avec l'argent dont vous disposez maintenant."Pdf. (Créez des avenues centrales, comme dans un grand magasin.)

"Gérer les urgences terroristes." Ppt. (Méfiez-vous aussi des enfants).

"Comment s'adapter aux publics qui apprennent différement." Ppt. (C'est-à-dire les personnes handicapées ou ne maîtrisant pas la langue américaine)."

"Comment débuter en tant que directeur." Pdf. (Gérez les différents niveaux de priorités).

16 juin 2006

Benchmarking en bibliothèque

Dans mes rêves bibliothéconomiques, j'aimerais qu'il y ait des études comparatives et dynamiques sur les méthodes de travail des bibliothèques : "x % respectent les statuts, y% sont en cotations validées, z% ont une politique documentaire formalisée" ; "f% de leur personnel maîtrise internet, t% utilisent tel fournisseur" ; et "d'où il ressort que : elles sont satisfaites ou non de ce fonctionnement, elles ont observé ou non une évolution significative de leur activité"etc...
De bien beaux sujets pour développer la recherche française en Sciences des Bibliothèques.



En tout cas jeudi 15 juin Tosca Consultants a organisé une conférence (intervenants : Marc Maisonneuve et Cécile Touitou) sur

L'évolution de l'offre de progiciels en bibliothèque.

Un marché difficile :
* Face au un marché limité des bibliothèques, les sociétés n'ont pas suffisament de moyens pour investir en recherche, alors les "nouveaux produits" gardent souvent un coeur ancien et présentent juste des modules supplémentaires se voulant attractifs.
* Les nombreux rachats par des grosses sociétés, parfois centrées sur des marchés éloignés(USA) ou même non-spécialisées en SIGB, font que les évolutions du marché français sont incertaines.
* BDP, BU et BM sont trois marchés différents, avec des produits et des concurrences différentes (marché dominé par quelques prestataires pour les BDP, et plus de diversité de concurrents en BM, car nombre le plus important de clients).
*Les SIGB libres nécessitent obligatoirement des compétences en informatique, ou le soutien d'une société.

Quelques ambiguïtés de vocabulaire sur lesquelles jouent les fournisseurs :
* Un "portail documentaire" doit permettre la recherche fédérée sur différentes bases, alors qu'un "portail de bibliothèque" n'est souvent que le nom d'un site web présentant plusieurs pages.
* Un véritable "progiciel" doit proposer des paramètres accessibles au bibliothécaire, sinon c'est une simple intégration de produits nécessitant de nouveuax développements successifs par la société.
* Un "système de gestion des ressources électronique" gère + communique les différentes ressources (électroniques + sur supports). Alors qu'un portail, un résolveur de lien ou un ERM n'interviennent que sur une partie de ces fonctions.

Nouveautés observées aux USA :
* adaptation de l'OPAC (par âge, par langue) ou personnalisation individuelle, génération des listes en HTLM et RSS (via le format ZiNG SRW/SRU http://www.loc.gov/z3950/agency), liens depuis la notice vers des contenus enrichis ou téléchargeables.
* Ces nouveautés nécessitent de gros moyens humains et budgétaires , ce qui est possible dans les grosses bibliothèques américaines tête de réseau.
* Le conférencier est dubitatif sur les compétences actuelles des sociétés françaises de créer de tels outils de publication sur le web.
* La question de l'influence des demandes des bibliothèques françaises a été assez peu évoquée. Parlant du paiement en ligne, le conférencier pense que ce n'est pas adapté à la culture des bibliothécaires français.

Voir aussi :Marc Maisonneuve, articles dans Archimage et Revue ADBS ; Cécile Touitou, Les portails des bibliothèques publiques américaines (BBF).

http://biblio.wikia.com/wiki/Histoire_de_l'Informatique_Documentaire

Soyons négatifs une seconde

Face à la relativisation des instances de validation du savoir, les acteurs publics risquent (pour des raisons économiques, institutionnelles, historiques) d'être à la traine des multiples initiatives privées fédérant les utilisateurs et offrant des services d'usage intuitif. Le dernier en date : http://fr.answers.yahoo.com/, avec ses avantages et ses inconvénients.

Pour contrebalancer cela il faut une vraie campagne... développer et mettre en valeur les atouts intrinsèques des bibliothèques liés aux besoins des utilisateurs (les locaux, la communauté locale, les services, l'effet "longue traine" des collections...). Sans doute dans l'optique d'y rallier à la fois le public... et l'ensemble de la communauté des bibliothécaires.



http://biblio.wikia.com/wiki/Campagne_@_la_bibliotheque

11 juin 2006

Rendez-vous dans cent ans

Comptes-rendus disponibles :

Session 1 Bibliothèques numériques. (deux versions, Par Mercure et Cecline, pour fusion par Mercure).
Session 2 Rendez-vous international.(Cecline)
Atelier 11 Former l’usager ?
Atelier 13 La formation continue
Session 8 La bibliothèque forum dans la cité.

Sur les 4 jours il y a eu en tout 1100 participants selon l'ABF.

http://biblio.wikia.com/wiki/Congr%C3%A8s_du_centenaire_de_l%27ABF

08 juin 2006

Rassembler les compte-rendus du congrès ABF

Je propose de mettre en commun sur Bibliopedia les comptes-rendus, liens et réflexions autour des sessions et ateliers du centenaire de l'ABF.

http://biblio.wikia.com/wiki/Congr%C3%A8s_du_centenaire_de_l%27ABF
Manifestez-vous massivement ! :)

Source d'inspiration : le wiki pratique de la Conférence ALA 2005 (site) , et la conférence en ligne multisupports de l'ALA (site).

Petite histoire des gros bibliowikis

Tout d'abord les bibliothécaires ont créés des wikis destinés à des communautés restreintes de contributeurs (c'est par exemple le cas de The Shifted Librarian en octobre 2004, pour la mise en commun de flux RSS).

Puis vint le premier biblio-wiki a dimension nationale, développé entre avril et juin 2005 par Meredith Farkas pour le Congrès annuel de l'American Library Assocation , du 23 au 29 juin. C'est un wiki qui rassemble toutes les informations pratiques liées au congrès, et l'expérience est renouvelée en 2006.

Durant ce Congrès, le créateur de Wikipedia est également intervenu. Devant tant d'arguments, le bibliothécaire John Hubbard (qui gère aussi LibraryLink) s'est précipité pour créer, dès le lendemain le 30 juin, le wiki bibliothéconomique LisWiki.

Et c'est là que le drame se noue : le 4 juillet Meredith Farkas ouvre Libsuccess. Voilà donc deux wikis à vocation internationale et à thématique générale sur les bibliothèques. John Hubbard réfute le principe d'une "guerre des wikis", et argue des complémentarités et des différences des deux (message).

* Liswiki est théorique et se veut être une encyclopédie des Sciences de l'information et des bibliothèques (sans doute aussi en raison du fait qu'il n'y a pas de Projet LIS sur la Wikipedia anglophone, contrairement aux versions allemande et française).

* Libsuccess est pratique, et encourage les bibliothécaires à relater ou référencer leurs expériences réussies.

On peut déplorer que les deux projets n'aient pas fusionné, ou au contraire y voir une nécessaire pluralité d'expérimentations. Libsuccess, par son côté expérimental, a su attirer des bloggers spécialisés (sur les thèmes de services aux adolescents, ou des jeux video en bibliothèques) plutôt que de les laisser créer leurs wikis séparés. Libsuccess a aussi été nommé parmi 33 exemples remarquables de "travaux collaboratifs sur wikis"(par le site Eastwikkers). Et il a également été choisi (en prenant la place du site Webjunction) pour rassembler les références liée à la liste de (Web4lib). Un lien intéressant entre une liste de diffusion et un wiki.

M.Farkas liste les articles ayant eu le plus de succès (c'est-à-dire de contributions) : il s'agit le plus souvent de listes organisées et critiques de liens (article) . Pour elle, le wiki est un outil plus pertinent que Furl ou Delicious pour créer une véritable base commune de savoir. Elle cite également des nouvelles idées qu'ont apportées les contributeurs extérieurs (article).

Depuis, les bibliowikis généralistes se développent dans différentes langues, et c'est Liswiki qui en fournit la liste : http://www.liswiki.com/wiki/Wiki

01 juin 2006

Une minute - Une réponse

La compétence de renseignement auprès des usagers, auparavant réduite à sa simple part d'orientation bibliographique, risque maintenant de devenir un facteur déterminant pour les bibliothèques.

Parmi les dernières réflexions lues récemment sur ce sujet :
Véronique sur son blog "Comment le public peut-il se retrouver dans cette foison d'informations et y dénicher en 1 minute (délai moyen d'attente de réponse adaptée à sa demande de la part du public) les ressources pertinentes répondant à sa question ?"
Bernard Majour sur Biblio-fr :"La seule solution pour les bibliothèques de rivaliser : obtenir des bibliothécaires "Moteur de recherche" de leur propre bibliothèque."

Peut-on définir un protocole méthodologique qui permettrait à un bibliothécaire de donner, par exemple, en 1 minute une orientation basique, et des réponses plus élaborée en 3 et 5 minutes ? Bien sûr c'est schématique, mais dans la mesure où en BM les bibliothécaires qui répondent aux usagers sont souvent polyvalents et font du prêt-retour-rangement-accueil-surveillance en même temps, il s'agirait de définir comment fournir dans ces conditions la meilleure réponse possible. "Une minute - Une réponse" me semble d'ailleurs bien correspondre à la situation réelle que rencontre chaque bibliothécaire le samedi après-midi !

Si ce concept vous intéresse, je vous invite à intervenir sur la page
http://biblio.wikia.com/wiki/Renseignement_aux_usagers
pour y pour rajouter des réflexions, où des ressources à exploiter autour de ce sujet.

Je ne cache pas que j'aimerais bien que ce wiki serve de document de travail pour trouver de nouvelles idées !

30 mai 2006

Les 5 lois de Ranganathan appliquées au Web

Via le site de l'université de printemps de l'ALA, puis le blog italien Geek Librarian, puis les Archives ouvertes Internationales en Sciences des Bibliothèques E-LIS, puis le journal bibliothéconomique iranien Webology.ir, on peut trouver un article écrit en 2004 à Marseille par Aliréza Noruzi, bibliothécaire iranien (et tout premier Maître en Science des Bibliothèques et l'Information de l'Université de Téhéran). Il m'indique par mail qu'il a écrit l'article directement en anglais et qu'il n'a pas le temps de le traduire.
Donc en bref :"Application of Ranganathan's Laws to the Web "

Les 5 lois de Ranganathan :
1 Les livres sont faits pour être utilisés
2 À chaque lecteur son livre
3 À chaque livre son lecteur
4 Épargnez le temps du lecteur
5 Une bibliothèque est un organisme en développement

Ces lois complétées par Crawford et Gorman :
1 Les bibliothèques servent l'humanité
2 Respectez toutes les formes par lesquelles le savoir est transmis
3 Utilisez la technologie intelligemment pour développer les services
4 Protégrer le libre accès au savoir
5 Honorez le passé et créez le futur

Ces lois assombries par J.Thompson (face au pouvoir des éditeurs et fournisseurs)
1 Les livres sont faits pour générer du profit
2 A chaque lecteur son addition
3 A chaque copie son prix
4 Prenez l'argent du lecteur
5 La bibliothèque est un organisme en déliquescence

Mais des lois adaptées au Web par A.Noruzi :
1 Les ressources du Web sont faites pour être utilisées
2 A chaque utilisateur sa ressource
3 A chaque ressource son utilisateur
4 Epargnez le temps de l'utilisateur
5 Le web est un organisme en développement

Bref: contenus ouverts, communautés, accessibilité (et sans doute personnalisation 2.0), simplicité, recherche d'organisation.

http://biblio.wikia.com/wiki/Sites_professionnels Rubrique "Archives ouvertes"

29 mai 2006

News sur Bibliopedia

Barre de mise en forme


Bizarrement, elle avait jusqu'à présent échappé à mon champ de vision : cette barre apparaît chaque fois que l'on modifie une page, et évite au visiteur d'apprendre la syntaxe wiki. Je détaille sur la page d'Aide.
(Le plugin wiki Firefox déjà mentionné est juste un peu plus complet).


Nouvelle page Expositions
Comment trouver une exposition sur un thème déterminé ? Ici une liste de répertoires généraux, suivi d'un classement par thème. A vous de compléter !
http://biblio.wikia.com/wiki/Expositions

Référencements
Quelques signalements sympathiques de Bibliopedia
(Ces liens viennent de Google, PubSub ne les a pas repérés).
3 mai : Les réseaux Noria (Programme de coopération parlementaire francophone).
19 mai : Zazieweb
22 mai : La Feuille
25 mai : Biblioonline

23 mai 2006

Compte-rendu de la présentation du CREDOC

Beaucoup de choses ont été dites lors de la présentation du rapport du CREDOC à la BPI (programme et débat en ligne ici).

Les points qui ont retenu l'attention des intervenants :

1/ Mesurer l'impact des services publics.
Auparavant on s'intéressait uniquement aux inscrits, maintenant on va chercher à mesurer l'impact global de la bibliothèque sur la population :
inscrits+fréquentants+personnes touchées de manière intermédiaire (36% des personnes déclarent vivre dans un foyer ayant au moins une carte de bibliothèque).

2/ Ne pas s'en tenir aux grands chiffres.
La comparaison avec d'autres pays est intéressante, si elle intègre aussi un aspect qualitatif et culturel.
De plus, derrière les chiffres nationaux, les situations locales sont très contrastées. En France il y a même plus d'établissements dont les inscrits diminuent que l'inverse (622 en baisse, 415 en augmentation).

3/ Chercher les facteurs significatifs et en tirer des pistes pratiques.
* Freins à la fréquentation : manque d'habitude, contraintes d'usage (horaires compliqués), manque d'intérêt (exemple : pour les plus de 65 ans).
* Facteurs favorables à la fréquentation : augmentation de la surface, des dépenses de personnel, de la population totale des villes et de la part d'actif en son sein, l'augmentation du nombre de vidéogrammes...
* La part grandissante de l'usage de type "libre fréquentation" nécessite des espaces plus grands et plus adaptés.
* Si les internautes vont plus en bibliothèque que les autres usagers, par contre à la bibliothèque ils font peu d'internet -> quel lieu pour le numérique ? (A noter que la DLL va mener une étude "le livre à l’horizon 2010").

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