29 janvier 2006

2.0














Culturellement, faut-il se navrer ou non de Bambi 2 ? Je n'en sais rien. Je sais juste qu'il y a encore cinq ans, "Bambi 2" n'aurait pu être qu'un titre de parodie. Il est donc maintenant reçu que des figures de récits puissent être des manifestations évolutives et quantifiées au sein d'un flux culturel. Comme Amphitryon 38 de Giraudoux.

Et concernant le monde de l'information et les bibliothèques, me direz-vous ?
Hé bien, il n'est sans doute pas anodin d'utiliser des numéros de versions informatiques pour qualifier un système d'information dans son entier (web 2.0), voire une politique publique (library 2.0) . Cela montre combien l'informatique -l'automatisation de l'information- gagne notre manière de nous exprimer et de penser :

-L'idée de raccourci. Il suffit de dire "2.0" pour qu'on comprenne (ou pas) qu'on se réfère aux modifications des formes de l'information par l'usager.
-L'idée de discontinuité-dans-la-continuité. La version 2 c'est vraiment pas la même chose que la version 1. C'est un nouveau paradigme. En même temps, les versions x.1, x.2, x.3... par leurs corrections successives, ont annoncé et préparé la version x+1.0.
-L'idée de progrès. L'évolution est faite pour se poursuivre : on ne dit pas "web 2" mais "web 2.0". Le temps travaille pour le bien. Soyez à la page ou ratez le coche.
-L'idée d'uniformité. L'évolution sera identique pour tout le monde, ce sera la version 2.

Quelques phrases de bibliothécaires, pleines de ces différents présupposés (dont moi-même, nul n'est parfait) :
Bibliobsession : bibliothèque actuelle = bibliothèques 1.8 aux USA et 1.1 en France ;-)
Marlene's corner : on est quand même en 2006, quoi, au temps du web 2.0 et bientôt 3.0, et il faut encore se taper de la liste statique, on croit rêver !
Bruit et chuchotements : La question que je me pose : est-ce que ces aspects-là vont se développer dans une nouvelle tendance historique (celle des bibliothèques version 2.1) ?

Sans ignorer l'importance grandissante du facteur technologique, ce n'est néanmoins pas le moteur unique, impératif et efficient de l'ensemble des évolutions. La personnalisation de l'information via les sites 2.0 peut éventuellement apporter plus de liberté à l'usager, mais seulement si un ensemble d'autres conditions pratiques, économiques, réflexives et culturelles sont également réunies. L'expression 2.0 utilisée en dehors de l'informatique est juste une facilité de langage, à potentialités idéologeeks.

Un contre-exemple avec le blog Tangognat : Library 360 et Library 2.oh.
Someone comes up with web 2.0, so we must have Library 2.0, because it sounds all 2.0ish! So I’m determined to start a new movement called Library 360.
[...] I think it is very easy for those of us who are comfortable with libraries and technology to automatically assume that just because we’re doing something new, it needs to be transferred to library patrons. The latest development in social software is probably not of much interest to the average public library patron, and I don’t think it should be. As a library patron, I don’t want my public library to be “2.0″, I just want it to be open on the weekends during the summer so I can actually be able to go there and check out books.

Et des perspectives avec Blyberg : 11 reasons why library 2.0 exists and matters.
I’ll admit (again) that “Library 2.0″ probably isn’t the best label. That assumes that everything that came before now was “Library 1.0″ (including Alexandria). That’s silly. I’d suggest, then, that the term was coined amidst a flurry of excitement, partially spurred by Web 2.0, but mostly by the promise of an exciting new era in modern librarianship. Instead of arguing over the efficacy of a label, look inward and evaluate your own institution’s efficacy.

Aucun commentaire:

...