19 avril 2009

Overdose d'info : guérir des névroses médiatiques



Notre intérêt pour les actualités instantanées ne provient pas d'une volonté de comprendre ou d'agir, mais d'un souci d'appartenance et de sécurité psychologique.

Selon Michel Lejoyeux, il s'agit d'une névrose "raisonnable", qui derrière l'apparence de sérieux et de maîtrise permet surtout de socialiser nos émotions et angoisses. Il décrit les tendances anxieuses, hypocondriaques, narcissiques ou compulsives que peut recouvrir cet intérêt.

Il conseille de se détacher de cette fascination pour l'actualité immédiate - en lisant par exemple le journal de la veille - pour retrouver finalement une relation plus active et engagée dans la réalité. « La grandeur de l'homme est dans sa décision d'être plus fort que sa condition... et que les images qu'on lui présente. »


Antony Perkins filmé par Welles dans Le Procès

Dans une relecture intéressante, l'auteur compare le consommateur d'information aux protagonistes des romans de Kafka. S'il est incapable d'atteindre le Sens, c'est parce qu'il le projette au-delà de lui-même et se fourvoit alors dans des méandres dont il est le créateur.
« Les personnages de Kafka font d'un simple procès une affaire d'Etat tant ils ont besoin d'en comprendre les détails. Un arpenteur victime d'un malentendu souffre autant de la méprise de l'administration que de son besoin de deviner les desseins secrets du Château. Il est piégé par sa soif de connaissance, son besoin d'aller au fonds des choses et de faire toute la lumière sur son affaire. »

12 avril 2009

Les nouveaux intellos précaires


Huit ans après la publication des Intellos précaires, ses auteurs observent une systématisation dans la précarisation des métiers consacrés à la création et à la transmission d'idées : écrivains, éditeurs, journalistes, scénaristes, chercheurs et enseignants.
Cela induit une crise de l'offre de contenus culturels, dans une véritable course vers le bas : actualités uniformisées, recherche orientée sur des résultats à court terme, division par 6 du nombre d'artistes produits, fusions et reventes des maisons d'édition.
Pour dépasser l'individualisme structurel – subi ou choisi – des intellos précaires, le collectif « Sauvons la recherche », la « Charte des auteurs et illustrateurs de jeunesse », ou encore les Syndicats et Association intégrant une section « Précaires » sont décrits comme des initiatives à imiter.

« La place qu'occupe les intellectuels dans le monde économique est de plus en plus excentrée, périphérique, et leur travail minoré et dévalorisé ».

Il ne faut pas confondre le gratuit « facteur de démocratie et d'égalité » et le gratuit « stratégie de marchandisation, investissement sur vos dépenses à venir ».

« C'est celui qui conçoit le livre qui est le plus fragile de la chaîne. Le seul (enfin on l'espère) qui est rémunéré presque toujours en dessous du smic.»


(A noter p.241-253 : une approche assez équilibrée concernant la polémique du Droit de prêt en Bibliothèque. En 1998, on comptait 350 millions de livres vendus et 150 millions de livres prêtés. « Comme la bière appelle la bière, le livre appelle le livre. A certains égards, les bibliothèques jouent ce rôle de promotion par le gratuit que nous évoquions plus haut pour la lessive ou les chips. »)

05 avril 2009

Bibliopedia is back



Bibliopedia a été indisponible du 2 au 31 mars : il a fallu réinstaller complètement le logiciel, la base de donnée ayant été corrompue.

Pour y participer, l'inscription (ou la ré-inscription) est maintenant nécessaire. Inscrivez-vous, ça prend une seconde !

La rubrique bibliobuzz reviens donc également, juste à temps, pour sa republication dans le nouveau site du BBF.

...