29 janvier 2006

Bruit et chuchotements















Bruit : C'est le bruit informatif.
Bruit : toute réponse non pertinente à une recherche documentaire. (Vocabulaire de la documentation, Afnor, 1993).
Le bruit devient assourdissant. (Dominique Lahary).
Le bruit fait peur aux bibliothécaires, pas aux utilisateurs (Dominique Lahary).
L'information devient le bruit de fond de l'univers. Dans le film Matrix, l'univers est un ensemble de données numériques qui voltigent - tels les organes errants conçus par Empédocle.

Chuchotements : C'est le discours subjectif.
C'est la lecture intérieure. Les échos du bruit extérieur, leur reprise en nous, qui forme sens.
C'est aussi le chhhut du bibliothécaire dans la salle de lecture. Ce sont les commentaires que font les lecteurs à voix basse (concernant leur lecture, suppose-t-on).
C'est un discours imperceptible, secret, peu cohérent, moqueur, rancunier. Ce sont les échanges des protagonistes de Cris et chuchotements : chuchotements qui incarnent aussi bien l'hypocrisie que le rappel de quelques souvenirs communs.

La Lecture publique :
Pour moi, c'est la conjonction du bruit et des chuchotements.
Notre compréhension intérieure du monde (chuchote chuchote) doit pouvoir s'appuyer sur une sphère publique cohérente (bruisse bruisse) : un socle commun de moyens, de savoirs, d'échanges.

Et cela n'a rien d'évident. Vouloir être bibliothécaire de lecture publique, c'est un peu comme si Neo débarquait dans un film de Bergmann pour tenter d'y solutionner les problèmes métaphysiques.

2.0














Culturellement, faut-il se navrer ou non de Bambi 2 ? Je n'en sais rien. Je sais juste qu'il y a encore cinq ans, "Bambi 2" n'aurait pu être qu'un titre de parodie. Il est donc maintenant reçu que des figures de récits puissent être des manifestations évolutives et quantifiées au sein d'un flux culturel. Comme Amphitryon 38 de Giraudoux.

Et concernant le monde de l'information et les bibliothèques, me direz-vous ?
Hé bien, il n'est sans doute pas anodin d'utiliser des numéros de versions informatiques pour qualifier un système d'information dans son entier (web 2.0), voire une politique publique (library 2.0) . Cela montre combien l'informatique -l'automatisation de l'information- gagne notre manière de nous exprimer et de penser :

-L'idée de raccourci. Il suffit de dire "2.0" pour qu'on comprenne (ou pas) qu'on se réfère aux modifications des formes de l'information par l'usager.
-L'idée de discontinuité-dans-la-continuité. La version 2 c'est vraiment pas la même chose que la version 1. C'est un nouveau paradigme. En même temps, les versions x.1, x.2, x.3... par leurs corrections successives, ont annoncé et préparé la version x+1.0.
-L'idée de progrès. L'évolution est faite pour se poursuivre : on ne dit pas "web 2" mais "web 2.0". Le temps travaille pour le bien. Soyez à la page ou ratez le coche.
-L'idée d'uniformité. L'évolution sera identique pour tout le monde, ce sera la version 2.

Quelques phrases de bibliothécaires, pleines de ces différents présupposés (dont moi-même, nul n'est parfait) :
Bibliobsession : bibliothèque actuelle = bibliothèques 1.8 aux USA et 1.1 en France ;-)
Marlene's corner : on est quand même en 2006, quoi, au temps du web 2.0 et bientôt 3.0, et il faut encore se taper de la liste statique, on croit rêver !
Bruit et chuchotements : La question que je me pose : est-ce que ces aspects-là vont se développer dans une nouvelle tendance historique (celle des bibliothèques version 2.1) ?

Sans ignorer l'importance grandissante du facteur technologique, ce n'est néanmoins pas le moteur unique, impératif et efficient de l'ensemble des évolutions. La personnalisation de l'information via les sites 2.0 peut éventuellement apporter plus de liberté à l'usager, mais seulement si un ensemble d'autres conditions pratiques, économiques, réflexives et culturelles sont également réunies. L'expression 2.0 utilisée en dehors de l'informatique est juste une facilité de langage, à potentialités idéologeeks.

Un contre-exemple avec le blog Tangognat : Library 360 et Library 2.oh.
Someone comes up with web 2.0, so we must have Library 2.0, because it sounds all 2.0ish! So I’m determined to start a new movement called Library 360.
[...] I think it is very easy for those of us who are comfortable with libraries and technology to automatically assume that just because we’re doing something new, it needs to be transferred to library patrons. The latest development in social software is probably not of much interest to the average public library patron, and I don’t think it should be. As a library patron, I don’t want my public library to be “2.0″, I just want it to be open on the weekends during the summer so I can actually be able to go there and check out books.

Et des perspectives avec Blyberg : 11 reasons why library 2.0 exists and matters.
I’ll admit (again) that “Library 2.0″ probably isn’t the best label. That assumes that everything that came before now was “Library 1.0″ (including Alexandria). That’s silly. I’d suggest, then, that the term was coined amidst a flurry of excitement, partially spurred by Web 2.0, but mostly by the promise of an exciting new era in modern librarianship. Instead of arguing over the efficacy of a label, look inward and evaluate your own institution’s efficacy.

25 janvier 2006

Utilisation du web 2.0 en interne








En utilisant les outils du web 2.0, on peut maintenant développer dans sa bibliothèque des fonctions s'approchant de celles d'un intranet, sans moyens spécifiques et sans compétences particulières.

Démonstration.

Je prends protopage, et je crée une page de démarrage telle que celle là (exemple fictif). En débloquant le numéro de la page, je la rends publique et accessible de n'importe quel poste via son url (les modifications restent protégées par un code).
On peut ainsi transmettre en temps réel des informations complexes : on peut rédiger des textes comprenant un message descriptif, un lien internet, un lien vers un fichier word/excel de son réseau, un fil rss, une autre application 2.0 (écritoire, calendrier, signets). (Si vous connaissez des logiciels de planning horaires, je suis preneur).

Il ne reste plus qu'à avoir l'équipe de bibliothécaires 2.0 qui va avec.

+ edit : calendarhub permet de créer des fils rss à intégrer sur cette page.

23 janvier 2006

Classification par couleurs


Une librairie de San-Francisco a classé pendant un mois ses livres en suivant la classification chromique Pantone.(via Blogorelli.)

22 janvier 2006

Les représentations du bibliothécaire

Les bibliothécaires déplorent parfois la fausseté des représentations que l'on se fait de leur métier. Il faut pourtant distinguer différents niveaux dans ces représentations :

DANS LA CULTURE (MENTALITES ET ARTS)

Il s'agit là d'idéalisations ou de caricatures. Le bibliothécaire est utilisé comme un type psychologique, voire même comme une métonymie symbolisant la culture.



DANS LES RECITS HISTORIQUES

Les bibliothécaires sont avant tout reconnus pour leur rôle important de protection, copie et transmission des oeuvres, lorsque celles-ci avaient un nombre restreint d'exemplaires (et étaient donc peu accessibles). Les figures marquant des étapes de diffusion vers le grand public (Dewey, Ranganathan, Morel...) sont surtout connues par les bibliothécaires eux-même.



DANS LES DISCOURS PROFESSIONNELS

Les bibliothécaires doivent concilier leur rôle de conservation, de promotion-médiation, et d'évaluation-organisation.



IN SITU


Pour l'usager, au moment de son utilisation de la bibliothèque, ce sont d'abord les représentations pratiques qui vont entrer en jeu : les tâches effectuées par le bibliothécaire, son accessibilité, son efficacité, la nature des services rendus dans l'établissement. Ces représentations pratiques peuvent être inconsciemment reliées aux autre images (culturelles, historiques, professionnelles), ce qui peut entraîner des contradictions ou des surprises. (De type : "Comment, vous jetez des livres?")

Ces dernières représentations de type pratique ne doivent pas être uniquement considérée comme un point de vue erroné, ou un préjugé culturel de l'usager.
Prenons par exemple ce message de la dernière promotion de conservateurs de bibliothèques :
"...nous espérons obtenir une plus grande visibilité de notre métier à l'extérieur de la filière des bibliothèques. Un métier qui, comme la coupe de cheveux de Georges Perec, peut encore paraître folklorique voire "poussiéreux" à de nombreuses personnes. Or aujourd'hui, les conservateurs s'appliquent à ce que les bibliothèques soient des centres d'innovation et de ressources, des laboratoires multimédia et multisupports, sans oublier leur vocation d'ouverture culturelle vers tous".
Les conservateurs s'appliquent à être ultramodernes... donc les usagers ont tort ne pas s'esbaudir devant leur magnifique profession et les services qu'elle leur rend. Pourtant, si les usagers ont une image indifférente de ce métier, c'est peut-être aussi que les grandes innovations (comme l'OPAC) sont généralement moins efficaces que ce qu'on trouve dans le privé (comme l'interconnection des DAB, les modes de recherches offerts des sites commerciaux) ou encores simplement inadaptées au grand public (comme les bases de données).
A titre personnel je m'intéresse aux images qu'on se fait de notre profession. Mais concrètement, c'est l'image des services qu'il faut oeuvrer à améliorer, par leur développement et l'information qui est faite auprès des usagers. L'image des bibliothécaires ne s'améliorera jamais que par sucroît.

Divers liens sur ce sujet :
*Un site dédié aux images des bibliothécaires :
http://www.librarian-image.net/
*
Colloque les 12 et 13 mai sur les représentations de la bibliothèque dans la littérature contemporaine .
*La
plaquette promotionnelle de l'ADBS (via Docsphère).
*Récits "in situ" par un B.A.S de la nouvelle BU Chevreul à Lyon 2
http://membres.lycos.fr/biblio2001fr/travail_en_bibliotheque/image_du_bibliothecaire.htm http://membres.lycos.fr/biblio2001fr/travail_en_bibliotheque/Des_etudiants_et_nous.htm
*La
représentation des habits de bibliothécaires sur Ebay.
*Un numéro de la Revue du CRDP Montpellier consacré aux bibliothèques.
http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/frdtse/frdtse44som.html
(dont "Le portrait du bibliothécaire dans quelques romans du XXe siècle : de l'éloge au blâme") .
*Des articles du BBF :
Bibliothèques de lecture publique : Pour une nouvelle visibilité.
The image and the role of librarian
Entre clichés anciens et représentations réalistes : Quelques images récentes de bibliothécaires
Bibliothécaires et universitaires : la situation au Royaume-Uni
L'accueil en bibliothèque
Le métier de bibliothécaire : Un ensemble de pratiques confuses et discontinues

20 janvier 2006

Des endroits où s'attarder et se mêler











La bibliothèque ne se réduit pas à son contenu, écrit dans un article du Christian Science Monitor un ancien bibliothécaire de Harvard. Selon lui, si l'on veut comparer les bibliothèques physiques et les bibliothèques numériques, il faut comparer leurs collections mais aussi leurs usages possibles respectifs.
"La vision actuelle de la bibliothèque numérique repose sur une idée profondément biaisée : que la fonction des bibliothèques est de relier des lecteurs individuels avec des textes isolés."
"Les ingénieurs ont une malheureuse tendance à voir le monde en termes mécaniques, comme un ensemble de problèmes qui attendraient d'être résolus. Par conséquent, ils se focalisent facilement sur les problèmes les plus évidents et réductibles - comme celui de retrouver un livre dans un rayonnage - en ne tenant pas compte des dimensions plus subtiles et qualitatives de l'expérience humaine. Nous avons besoins de livres, certes, mais il semblerait que d'une certaine manière nous ayons aussi besoin d'endroits physiques pour les lire, ensemble. C'est pourquoi une collection de livres numériques n'est pas plus une bibliothèque qu'une réserve de toiles ne serait un musée."

On pourrait discuter sur les capacités du numérique à fournir de nouveaux modes d'échange et de collaboration, et chercher à voir comment ils pourraient s'articuler avec les modes de socialisation "sans outils".

Néanmoins, je vois une autre spécificité importante des bibliothèques physiques : elles donnent la possibilité d'appréhender spatialement des collections, ce qui permet le repérage, voire l'appropriation d'un corpus. Je serais assez favorable à une vision "multimodale" (comme dirait A.Caraco), où la recherche plein texte (avec un moteur, au sein d'une collection quasi-illimitée), pourrait s'articuler avec la recherche physique et le feuilletage (au sein d'une collection raisonnée et plus réduite). Pouvoir foncer sur des informations avec Google, et pouvoir se représenter des domaines de connaissance et leurs articulations avec les rayons physiques.

17 janvier 2006

Le feeling bibliothécaire



Lu dans le roman d'Emmanuelle Pireyre, Comment faire disparaître la terre (Seuil 2006):

p120.
"le système d'indexation inventé par Melvil Dewey consiste à fendre les choses"
...C'est clairement le problème : comme on a besoin d'effectuer une classification physique des documents, on est obligé de faire des séparations tranchées. Tout dépend donc de la clarté des disjonctions que l'on choisit.

p122-123.
"Les rayons Littérature sont incompréhensibles, tout le chaos du monde est encore intact, oublié de tous. Voici comment les choses se passent.
Voici un bibliothécaire muni de son intellection bibliothécaire et de son feeling de bibliothécaire, qui débute une très belle journée ensoleillée assis derrière sa table de prêt. On lui remet un livre neuf qu'il va devoir classer pour la première fois dans le rayon Littérature : il lui faut choisir de manière arbitraire entre R Romans et 840 Littérature française, le classificateur lui laissant une autonomie totale; c'est alors justement là qu'il fait appel à son fameux feeling bibliothécaire qu'il exercera et affinera d'année en année et qui doit réparer le manquement de classification. Le feeling laisse venir à lui le livre neuf, il attend, il est patient, il sent le soleil, il ne précipite rien, une idée commence à monter en lui, il entend une musique de piano, il sent enfin comment orienter la circulation des ouvrages; après un certain temps, il sait si le livre est plutôt un roman ou plutôt une littérature. Il peut aussi arriver qu'un feeling agacé ou pressé par des montagnes de travail expédie un livre en 841 Poésie."


Le feeling bibliothécaire, usage pragmatique : permet d'agir dans les situations complexes encore non clairement débroussaillées (par exemple conception, choix et évaluations touchant à la diffusion de la culture).
Usage polémique : permet parfois de faire passer de l'ignorance pour de la finesse de jugement.

16 janvier 2006

Biblioblogs français

Cette liste n'est plus tenue à jour, elle est remplacée par :

http://biblio.wikia.com/wiki/Biblioblog

Une liste qui pourra être complétée et re-catégorisée... signalez-vous !

Vous pouvez aller vous signaler vous-même sur le wiki!

*BLOGS PRO (thématiques uniquement liées aux tâches professionelles)

http://jhoupier.free.fr/

http://marlenescorner.blogspirit.com/
http://morinn.wordpress.com/
http://michel.p.roland.free.fr/blog/resalt/resalts.html

*BLOGS PRO-DOC (à thématiques documentaires spécialisées)
http://blogofil.blogspot.com/
http://www.precisement.org/blog/

http://www.servicedoc.info/

*BLOGS PRO+PERSO (thématique centrale sur les bibliothèques, mais peut changer selon les billets)

http://www.figoblog.org/
http://blogokat.canalblog.com/

http://membres.lycos.fr/biblio2001fr/travail_en_bibliotheque/journal_2006.htm http://www.laconjuration.net/
http://bibliobsession.over-blog.com/


http://vagabondages.blogspot.com/

http://bibliohunter.hautetfort.com/

http://docteur.net.free.fr/dc/

http://www.neuromancien.blogspot.com/ (et podcast http://oledeuff.podemus.com/ )

*BLOGS PRO-LOW (blogs d'aspirants à la titularisation)

à tendance pro+perso http://tribunelibre.typepad.com/

à tendance perso http://unefilleapaillettes.hautetfort.com/mon_taff/


*BLOGS INSTITUTIONNELS

http://blogformist.enssib.fr/
http://urfistinfo.blogs.com/
http://jeremie.grepilloux.free.fr/bdan-anne/wordpress-1.5.2-strayhorn-fr_FR/wordpress/?p=8 (Blog que l'on suppose lié à l'université Grenoble 2.)


*BLOGS D'ETABLISSEMENTS

http://biblio-st-michel-de-maurienne.over-blog.com/
http://bibliothequedelyons-la-foret.hautetfort.com/
http://bibdij.over-blog.com/ Bibliothèque IUT Dijon

http://biup.over-blog.com/ Bibliothèque Interuniversitaire de Pharmacie Paris V


*BLOGS PEDAGO (réalisés dans le cadre d'IUT et de licence pro)

http://popoyt.free.fr/bloglebricoleur/

http://bibliothequesnumeriques.over-blog.net/
http://julie.belou.free.fr/bibloup/

, etc...

*BLOGS EXTRAPRO (à thématiques connexes aux bibliothèques).

http://affordance.typepad.com/ TICS et Sciences de l'information.

http://www.echosdoc.net/ Sciences de l'information

http://culturetic.canalblog.com/ TICs
http://blog2doc.over-blog.com/ TICs

http://martinjacques.blogspot.com/ TICs

http://misstics.canalblog.com/ TICs

http://zaphir.canalblog.com/ TICs

http://metiers-info-doc.joueb.com/ Métiers de l'infodoc (inactif)
http://lafeuille.blogspot.com Edition

http://www.souslapoussiere.org/blog Archives

etc...

*BLOGS PERSO (réalisés par des bibliothécaires qui ne parlent pas de bibliothèques, et d'ailleurs pas forcément de leur vie privée )

http://alain.caraco.free.fr/blog/ (les transports en commun et la cuisine)

http://lou-coucaril.blogspot.com/ (la vie culturelle dans la région parisienne)

http://passiondeslivres.over-blog.com/ ("je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion" ^^)
http://mmdl.free.fr/blog-m/ (culture)

http://findepartie.hautetfort.com/ (culture)

http://missmilly.canalblog.com/ (couture)

La tentative d'exhaustivité amène des questions : peut-on placer une limite entre blogs bibliothèques/documentation/infodoc ? Et comment séparer blog pro et perso, alors que c'est souvent une affaire de degré dans le ton et le traitement ?

Est-il intéressant de citer tous les blogs d'étudiants ? (problème des redites d'informations, qui vous aller croissantes) (mais problème aussi de la perte éventuelle d'informations si on ne les cite pas) . Sans compter les divers blogs internes qui doivent se multiplier également.

...Et puis pourquoi parler uniquement de blogs finalement, quand d'autres sites perso ou institutionnels adoptent des formes différentes et tout aussi réactives? (site web régulièrement rafraichis, forums, wikis).

Biblioblogs mondiaux

Listes internationales (et très majoritairement anglophones) de blogs écrits par des bibliothécaires...

*liste par ordre de popularité (=par nombre de liens entrants et sortants journaliers).

http://www.pubsub.com/lists/librarian.php

* par localisation géographique

http://www.frappr.com/blogginglibrarians
http://www.libdex.com/weblogs.html

* par ordre alphabétique
http://librariansindex.blogspot.com/
http://pscontent.com/od2/opendirectory.php?browse=/Reference/Libraries/Library_and_Information_Science/Weblogs/
http://dmoz.org/Reference/Libraries/Library_and_Information_Science/Weblogs/
http://directory.google.com/Top/Reference/Libraries/Library_and_Information_Science/Weblogs/

* listes sélectives
http://www.ipl.org/div/blogs/#libraryblogs

http://blog-bib-liblogs.blogspot.com/
http://www.lii.org/pub/subtopic/595

*listes sélectives établies par divers utilisateurs de bloglines :

http://www.bloglines.com/public/BlogOKat
http://www.bloglines.com/public/nmorin
http://www.bloglines.com/public/marlene
http://www.bloglines.com/public/LibraryStuff
http://www.bloglines.com/public/Bibliophile
http://www.bloglines.com/public/LibrarianKat
http://www.bloglines.com/public/libraryman

*Outils pour repérer les tags
http://del.icio.us/search/?all=librarian
http://blogmarks.net (essayer bibliothèque)

(Le problème c'est que les tags "library" ou "bibliothèque" renvoient aussi vers des répertoires d'add-on informatiques... Le bruit nous prend en traitre.).

*Outils pour surveiller les nouveaux billets
http://groups.blogdigger.com/groups.jsp?id=33
http://www.pubsub.com/
http://www.google.fr/blogsearch?hl=fr

*Et les bibliothécaires ont maintenant une radio sur internet.

http://lisradio.missouri.edu/

13 janvier 2006

Bien trop de livres ?


"Bien trop de livres ? Lire et publier à l'ère de l'abondance" est un livre très stimulant intellectuellement. Plutôt que de simplement déplorer, comme le font beaucoup d'éditorialistes, le manque d'intérêt (supposé) de la majorité des publications, il pousse plus loin l'analyse. Il montre que ce qui menace la richesse de l'information, ce n'est pas en soi le nombre important de publications. Ce serait plutôt leur inadaptation (dans le cas d'oeuvres faites plus pour être écrites que pour être lues). Et surtout le manque de médiations adaptées : médias, critiques, libraires, bibliothèques, université, conversation. C'est l'uniformisation de ces médiations qui serait le vrai facteur de perte d'informations. Et non pas la diversité des livres eux-même, qui ont de toute façon à toutes les époques été toujours trop nombreux pour être appréhendés par un seul esprit.

"Que nous importe d'être cultivé, à la page et d'avoir lu tous les livres? Ce qui importe c'est notre façon de sentir, de regarder, d'agir, après avoir lu. Si la rue, les nuages et l'existence des autres ont quelque chose à nous dire. Si lire nous rend, physiquement, plus réels."

Un autre aspect de cet ouvrage est de rappeller les avantages intrinsèques au support du livre, dont certains sont tellement évidents qu'ils passent inaperçus. Le livre est pratique, il n'a pas besoin d'appareil de lecture, d'outil, pour être lu. Il permet un rapport direct, une maîtrise globale. C'est pourquoi des livres servent de mode d'emploi aux nouveaux médias, et pas l'inverse.
Peut-être que le papier électronique permettra aux nouveaux médias de se réappropriers ces avantages, donc non pas de remplacer le livre mais de l'améliorer. Comme la roue, le feu ou l'alphabet, le livre resterait donc selon l'auteur une invention fondementale qui n'aurait pas vocation à être dépassée.

11 janvier 2006

***DOGMA***



Bonjour.
Enervement. Incompréhension. Interrogation. Je ne savais pas quoi faire de ces énergies contradictoires qui me prennaient à lecture de messages de la liste professionnelle de ce qui est mon métier. J'ai besoin d'avoir une conscience professionnelle, y compris au quotidien. Alors voilà. J'ai fait mon Dogma, avec la même arrogance, la même improvisation et la même infidélité que Lars Von Trier. A titre personnel, professionnel, anonyme. Allons-y.


DOGME I.
*BIBLIOTHÉCAIRE, C'EST MON MÉTIER.*
Ce n'est pas mon essence morale. C'est un des métiers qui existe dans la société, qui me donne un rôle et une rémunération.
Faisons-le bien.

DOGME II.
*BIBLIOTHÉCAIRE, C'EST UN MÉTIER AUQUEL ON PEUT S'INTÉRESSER.*
Si l'on y met un peu du sien, au-delà d'inévitables tâches répétitives, on peut trouver des satisfactions dans les tâches liées à l'organisation, à la culture, à l'animation, au renseignement.

DOGME III.
*BIBLIOTHÉCAIRE, C'EST RÉEL.*
C'est donc soumis aux mêmes grandeurs et vicissitudes que tout métier. Incompétents bouffis, modèles motivants, mauvaise foi, courage, situations aliénantes, accomplissement de soi, petits chefs cruels, collaborations réussies.

DOGME IV.
*C'EST MOI QUI DOIT M'ADAPTER A LA LECTURE PUBLIQUE, PAS L'INVERSE.*
Si en plus il se trouve que mes valeurs correspondent à la Politique publique que je suis chargé d'appliquer, alors c'est tant mieux pour moi, et c'est tant mieux pour les administrés.

DOGME V.
*L'ÉVALUATION, C'EST PAS POUR LES COCHONS.*
Mon implication personnelle dans mes valeurs ne garanti pas à elle seule leur réalisation concrète. Alors j'ai le devoir de mesurer, d'évaluer, et de rendre public ce que je fais.

DOGME VI.
*LA CULTURE EXISTE, JE L'AI RENCONTREE.*
Je dois pouvoir comprendre à la fois la culture élitiste et la culture populaire, et ne pas relativiser l'une ou l'autre simplement parce qu'elle me serait inaccessible.

DOGME VII.
*JE DOIS ENCORE ME CULTIVER.*
Il n'y a rien de bon à ignorer encore beaucoup en informatique, en communication, en politique, en économie, en mathématiques, en critique littéraire, en psychopédagogie, en sociologie, en systémie, voire en histoire des bibliothèques.

DOGME VIII.
*JE DOIS ÊTRE LE PREMIER À NE PAS CROIRE AUX REPRÉSENTATIONS QU'ON SE FAIT DU BIBLIOTHÉCAIRE.*
Toute profession trimbale sa symbolique. Cela peut se manifester de manière idéalisée dans les représentations littéraires, mais beaucoup plus concrètement dans la relation directe que l'usager a avec moi : il me voit tantôt comme un intellectuel, tantôt comme une bonne soeur, tantôt comme un caissier. Mais ce serait uniquement de mon fait si je me prenais moi-même pour une de ces images.

DOGME IX.
*LE NON-MARCHAND ET LE MARCHAND ONT UNE ÉGALE DIGNITÉ.*
Ils sont co-nécessaires. Vilenies et prodiges se produisent dans le marchand comme le non-marchand.
Je n'ai pas de sauf-conduit moral offert avec ma dignité de bibliothécaire.

DOGME X.
*LA BIBLIOTHÈQUE, C'EST BEAUCOUP ET C'EST PAS GRAND CHOSE.*
Je peux savoir que la bibliothèque est très importante pour moi (c'est mon quotidien) mais qu'elle est un peu moins importante dans l'absolu. Je peux me la représenter parmi d'autres bibliothèques en général, de France ou de l'étranger. Je peux me la représenter jouant son rôle, engrenage parmi d'autres institutions de culture, d'information et d'éducation. Je peux me la représenter, dans sa grandeur et dans sa petitesse, parmi l'histoire, parmi la société, parmi la vie des autres.

Dimanche





Jean-François Jacques, ancien directeur d'Issy-les-Moulineaux
"Selon mon expérience, de novembre à mars / avril, [c'est] le plus gros jour de la semaine en prêts comme en nombre d'entrées ; des usagers nouveaux, qu'on ne voit pas le reste de la semaine "

Un bibliothécaire d'Issy-les-Moulineaux
" Le problème me semble donc celui d'un équilibre à rechercher entre les contraintes de ce type d'ouverture à mes yeux légitime en préservant aumieux une qualité/rythme de vie hors travail "normale"."

Extrait du Métier de bibliothécaire
"On peut espérer qu'une évolution des régimes indemnitaires ainsi que de l'état d'esprit des professionnels comme des tutelles permette un élargissement de ce service, très précieux pour les publics et très cohérent avec le souci des bibliothèques de conquérir de nouveaux publics. "

Gérarld Grunberg, directeur de la BPI
"Je prétends qu'il y a urgence à ouvrir nosbibliothèques le dimanche pour tous ceux qui n'ont d'autres lieux pour lire,qui ne peuvent ni ne veulent le faire chez eux."

Message sur Biblionline
"Nos élus souhaitent à notre grand regret ouvrir le dimanche ! Nous souhaiterions avoir de nombreux arguments pour les en dissuader. Pouvez vous nous aider SVP."

07 janvier 2006

Le non-commercial : un concept négatif ?


Dans le cadre du Dadvsi. Selon cette brève du 23 décembre sur le site de l'interassocation archivistes-bibliothécaires-documentalistes, des autorisations seront nécessaires pour la simple récitation, lecture ou dictée d'oeuvres dans le cadre scolaire.

L'accès public et gratuit à une ressource est donc considéré a priori comme une dépréciation du travail de son créateur. Les usages non commerciaux ne sont pas perçus comme pouvant avoir une existence propre et positive, mais uniquement comme détournant l'usage commercial légitime. Alors même que le prêt gratuit est une aussi étape importante, voire bénéfique, dans la diffusion d'une oeuvre. Sans parler des usages de recherche universitaire.

Avec la contrainte d'établir un contrat pour chaque usage, et les multiples possibilités de blocage qu'offrent les supports numériques, alors pour les bibliothèques la consultation, le prêt ou la citation d'une oeuvre nécessiteront vraisemblablement des paiements ou des négocations entre chaque éditeur et chaque établissement.

***
Edit : Un document est signalé sur Culturetic, le "Rapport au ministre de la culture et de la communication sur l'accès aux oeuvres numériques conservées par les bibliothèques publiques".
Qui proposait dès avril 2005 de rémunérer les oeuvres consultées sur place, soit par la bibliothèque, soit par l'usager.

...