31 mai 2007

And now for something completely different

Suite à l'article de NMorin et MDelhaye,
Je complète ma page "A propos" http://www.blogger.com/profile/11556328057629039357
A les en croire, à moi les nombreux amis, la vraie influence sur le métier, le courage de formuler des critiques explicites ? Suspense. ^^

Un brève histoire de l'avenir




Résumé : Si on applique la vision de l'avenir de Jacques Attali au monde des bibliothèques et de l'information, seule l'apogée de l'ère d'hypermanipulation de l'information permettrait la venue d'une ère d'"hyper-lecture publique".

J'ai lu "Brève histoire de l'avenir" de J.Attali.
La thèse de l'auteur est suprenante par sa radicalité. En moins d'un siècle, le monde verrait se succéder 3 périodes : hyperempire, hyperguerre, et éventuellement hyperdémocratie si tout n'a pas explosé entre temps.
Mais les hypothèses sont convaincantes : l'auteur part des tendances actuelles (sociologiques, économiques, géopolitiques et technologiques) et semble ne faire que les porter au bout de leurs logiques, en tentant d'imaginer leurs influences réciproques. Et ce qui semble à première lecture le plus "science-fictionnesque" est souvent ce qui pointe déjà dans notre quotidien (rôle sans cesse accru des transports, de l'information, de la sphère marchande).

Ni pessismiste ni optimiste, c'est l'amoralité du point de vue qui surprend le plus. L'auteur estime que seuls des dangers vitaux à très court terme pourront motiver des régulations écologiques et économiques mondiales.


Touchant le monde des bibliothèques, on pourrait essayer de réfléchir de même, en essayant de n'extrapoler que sur des tendances déjà présentes :

- inégalités des usagers, de moins en moins en accès mais surtout en maîtrise de l'information
- établissements toujours lourds, mais pressions accrues (cadre Européen LMD, concurrence d'entreprises privées).
- automatisation et externalisation de beaucoup de tâches

Une chose que l'on peut peut-être en déduire est que les lieux de documentation vont perdre leur spécificité. Tout lieu cherchera en effet : 1/ à être un espace convivial 2/ à donner accès à de l'information.
Tout le monde sera un peu bibliothécaire... reste à savoir si certains le seront beaucoup ! Et apporterons un service vraiment intéressant dans ces contextes, notamment en démontrant publiquement l'intérêt d'un accès à l'information qui ne se réduise pas aux entreprises privées ou communautaires. En justifiant à nouveau la spécificité de "lieux culturels", non plus en tant qu'exceptions défensives, mais en tant qu'expansion libre permettant de maîtriser les autres domaines.
Donc en reprenant les étapes d'Attali, on pourrait imaginer un affrontement de 3 tendances : hyperinformation, hypermanipulation, hyperformation.

Les besoins, et surtout les moyens de l'hyperformation n'appaîtraient que lorsque l'hypermanipulation sera à son apogée ! Car la pure conviction des bibliothécaires n'y suffira pas, ni en compétence, ni en budget, ni en organisation.

A rebours, c'est un peu ce qui veut montrer Andrew Finegan
(signalé par Klog)

" Solution : Lancer un régime totalitaire. Les personnels des bibliothèques doivent tous atteindre les standards prescrits en maîtrise de l'information, Sinon : Humiliation publique, Exécution publique".



De manière moins provocante, on peut dire que les bibliothèques seront remises en question parfois jusque dans leur existence, et que pour assurer leurs missions les plus traditionnelles elles devront suivre les sauts quantitatifs et qualitatifs considérables que va continuer d'effectuer le monde de l'information.

30 mai 2007

2012

2012.
60% des français fréquentent les bibliothèques, 10% y sont inscrits.
Comment nos héros vont-ils réagir ?


18 mai 2007

Le guide du manager taoïste

Pour faire écho à l'enquête "BBS" : un billet concernant le concret et le quotidien !

Lecture en parallèle du Guide du manager public de Frédéric Pettitbon.
et du Livre de la Voie et de la vertu de Lao-Tseu.


Si l'on parle tant de management aujourd'hui dans l'administration, c'est que le problème numéro un de la fonction publique est désormais de faire évoluer rapidement les comportements d'un grand nombre d'agents, dans un contexte social défavorable.

Le Sage s'abstient de toute action. Impassible, il enseigne par son silence. Les hommes, autour de lui, agissent. Il ne leur refuse pas son aide. Il crée sans s'approprier et oeuvre sans rien attendre. Il ne s'attache pas à ses oeuvres. Et, par là, il les rend éternelles.

Le débat sur la motivation est souvent mal posé : on la recherche comme un but en soi, alors que le but ne peut être que l'efficacité.

Le Sage, dans son gouvernement, fait le vide dans le cœur de ses sujets. Il détruit en eux désir et passion qui peuvent les troubler, mais veille à bien les nourrir. Il doit affaiblir leur volonté tout en fortifiant leur corps.

La fuite devant le commandement s'explique par une relation de dépendance inversée : c'est le patron qui dépend de la bonne volonté de ses collaborateurs et non l'inverse.

Le sage n'a pas d'affection. Pour lui aussi, les hommes ne sont que chiens de paille. Entre le ciel et la terre, l'espace est comme un soufflet de forge. Il est vide mais pas épuisé.

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