30 mai 2009

Toute la richesse d'un lieu commun




Blog de Leslie Plée

Si je ne vous conseille pas Marc Levy, je vous recommande la BD de Leslie Plée qui existe aussi en version papier. Elle se termine d'ailleurs par ces mots : "Un livre, c'est pouvoir avoir le monde dans sa poche".

Bref un livre qui puisse non pas vider l'esprit mais le remplir et dessiner un horizon au monde.

22 mai 2009

Espèce de faible lecteur

DirectSoir, quotidien gratuit, 12 mars 2009.

Microtrottoir : Quelle place tient la lecture dans votre quotidien ?






Effectivement pour beaucoup de personnes ayant une pratique morcelée de la lecture, celle-ci est assimilée aux "grands classiques" du collège (qui font mal à la tête) et à quelques romans et essais contemporains (un moment de détente, de sagesse). Migraine ou aspirine.

La fatigue et l'absence de temps invoqués traduisent aussi la difficulté de concentration et de repérage.








17 mai 2009

Espèce d'usager de médiathèque



Un point de vue iconoclaste sur les usagers des médiathèques par Philippe Muray.
L'usager de médiathèque serait la figure emblématique des nouvelles classes moyennes, qui ne diposent ni des solidarités des anciennes classses populaires, ni de l'indépendance intellectuelle des anciennes classes bourgeoises.
Sa manière de vivre en société ne se ferait plus que sous le mode de la fréquentation, la fête permanente, la revendication individuelle.

« Voilà Festivus festivus : l'être qui s'est déchargé de la totalité de son existence sur l'Etat en échange de la disparition de sa liberté, disparition qu'il ne voit même pas puisqu'on réussit à le passionner avec la baliverne de réappropriation de son existence et de son environnement. »
« En terme de sociologie de bazar médiatique, il s'agit grosso modo d'achever de néantiser les classes populaires et de les transformer en public de médiathèques, c'est-à-dire en classes fréquentantes : diplômés, couches moyennes et supérieures, cadres, étudiants ; c'est-à-dire la clientèle captive de la festivisation intégrale, et dépendante pour tout le reste, dépendante de l'Etat, stato-dépendante, dépendante jusqu'à ne plus savoir comment on épluche une pomme de terre, comme on cuit un oeuf ou fait un enfant sans en appeler aux travailleurs sociaux et aux aides familiales. »

A rapprocher peut-être du sentiment toujours un peu infantilisant qu'il y a se plier aux codes et aux choix d'une bibliothèque, qu'elle soit populaire, spécialisée ou tout public.

09 mai 2009

La société malade de la gestion


Beaucoup de cadres et d'élus sont fascinés par la gestion, qu'ils assimilent à la rigueur et à l'efficacité. Or elle n'en est que le versant quantifiable et abstrait. Ses paradigmes ayant été conçus pour s'appliquer aux choses, elle ne saurait s'appliquer sans dommages aux hommes où à la société dans son ensemble.

Le contexte : le développement des industries de services.

Le téléphone et l'ordinateur sont les outils de la majorité des exécutants aujourd'hui. Ces évolutions technologiques allègent la pénibilité physique mais accroissent la pression psychique. « Ce que l'homme gagne en autonomie, il le paie en implication. » Les critères de qualité du travail étaient évidents dans le monde de l'artisanat et de l'industrie (« un mur mal agencé, ça se voit ; un moteur, ça marche ou ça ne marche pas ») , mais ils deviennent abstraits dans le monde de l'administration et des services. D'où la fonction de mobilisation psychique des outils de la gestion : les tableaux de bord semblent rassurants face à la peur de l'incertitude et de l'arbitraire.

La part bénite et la part maudite de la gestion

La gestion managériale est un outil nécessaire, qui améliore remarquablement l'efficacité, la responsabilité individuelle et l'innovation. Mais si elle se substitue au sens (qui est de produire de la richesse pour le bien commun), elle engendre alors des effets pervers : individualisme, compétition à outrance, dictature du chiffre (perçu comme objectif), instrumentalisation de l'humain, injonctions paradoxales. Elle devient une idéologie de perfection et d'oubli du négatif (des conséquences sur la société, le psychisme, l'environnement). Elle se préocuppe uniquement de la rareté matérielle et dénie toute réalité aux idées, symboles, valeurs.

« La gestion managériale est un mélange de consignes rationnelles, de prescriptions précises, d'outils de mesure sophistiqués, de techniques d'évaluation objectives, mais aussi de consignes irrationnelles, de prescriptions irréalistes, de tableaux de bord inapplicables et de jugements arbitraires. »

Rationalisation et Raison

« Beaucoup de gestionnaires entretiennent une confusion entre rationalisation et raison. La rationalisation est un mécanisme d'échange, à partir de la recherche d'un langage commun et d'un souci de clarification. Mais c'est aussi un mécanisme de défense qui, sous les apparences d'un raisonnement logique, tend à neutraliser ce qui est gênant, ce qui dérange, ce qui n'entre pas dans « sa » logique. En ce sens, la rationalisation est du côté du pouvoir, alors que la raison est du côté de la connaissance. Cette dernière n'a pas à se soumettre à un principe d'efficacité mais à un principe de recherche du sens. Or, sur bien des points, l'efficience s'oppose au sens. La connaissance doit permettre à chaque individu de rendre intelligibles son expérience, les situations qu'il rencontre, les conflits qu'il est amené à vivre. »

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