21 août 2006

Biblionews

* Blog sur les bibliothèques du Liban (via ADBDP).

* Une bibliothèque insulaire au Québec

* Bibliothécaire, "un joli métier pour une femme" !
Rapport établi en 2002 par l'AGBD (bibliothécaires de Genève) destiné à réévaluer les fonctions des bibliothécaires.
La 1ère partie analyse l'évolution du métier, notamment le passage de qualités féminines à des qualités plus masculines ou androgynes : "A l'époque, on parlait de discrétion, tact, psychologie, sens des relations humaines... Aujourd'hui l'accent est mis, en plus, sur le dynamisme, la communication, la curiosité, la rigueur, l'adaptabilité."

* Argumentaire pour le lobbying des bibliothèques
Les bibliothèques suisses dans la société de l'information, par la BBS.

* LTC - Library takes up the case (La bibliothèque soulève l'affaire)
Concept lancé par Anders Ericson, un bibliothécaire norvégien : les bibliothèques devraient créer des sites ou elles exposeraient des sources contradictoires concernant les sujets d'actualités, notamment les sujets locaux. Commentaire dans Lisnews : Les bibliothèques ont-elles une légitimité pour créer ainsi du contenu, ou doivent-elle se limiter à donner simplement accès aux sources demandées?

* Article de Libération sur la démocratisation culturelle
"Une politique culturelle populaire pourrait consister, par exemple, à prendre enfin le courage d'un geste aussi simple que diffuser en prime-time, sur les chaînes publiques, tout au long de l'année, les spectacles d'Avignon, d'Aix, et de tant d'autres festivals. Cela consisterait à élaborer des synergies, par exemple entre l'INA, la BNF et les chaînes publiques."

* Annuaire de sites 2.0
(Depuis un an qu'on en parle du 2.0, est-ce qu'on est pas en 2.1 maintenant ?)

* Le cochon et la boîte magique : les DRM expliqués aux enfants.
Album pour enfants créé par un informaticien pour réagir au site Captain Copyright (disponible en cache google). Les bibliothécaires canadiens avaient eux aussi protesté contre le site Captain Copyright, notamment contre une clause étrange qui interdisait de citer son url depuis tout site critiquant les droits de copyright.

Plusieurs articles sur le rôle communautaire des bibliothèques aux Etats-Unis.
*Minneapolis : "La bibliothèque, à son niveau, est un des derniers lieu totalement démocratique".
*Pittsfield : "Les différents aménagements dans un seul bâtiment sont très appréciés : l'espace de lecture, l'espace d'étude, l'espace des ordinateurs, l'espace pour les enfants, la caféteria où les gens peuvent manger et parler. C'est merveilleusement adapté aux enfants, ils peuvent faire du bruit, rouler par terre, entrer, sortir... C'est le seul endroit de rassemblement des communautés."
* Bibliothèque et créateurs d'entreprise : 61% des américains créateurs de petites entreprises déclarent que les bibliothèques leur ont apporté une aide importante.
* Réactions mitigées des élus locaux de Durango (Colorado) devant cette diversification des rôles : "On dirait que la bibliothèque devrait être à la fois une charette à chevaux et un engin lunaire". "On ne veut pas construire quelque chose ne négligé, mais on n'a pas besoin du Taj Mahal non plus".
* Exemples d'utilisation de vidéos promotionnelles à la bibliothèque de Kenton.

* Kokoro library, dessin animé japonais dont le scénario est : faut-il fermer une bibliothèque non fréquentée ?

* Un livre ne vous laissera jamais tomber.
Publicité pour une librairie, sur le thème : pas besoin d'outils pour lire un livre.

16 août 2006

Specflic 2.0 vs Lecture linéaire


Specflic 2.0 est le nom d'une performance multisupport (acteurs + décor + diffusion d'un film vers les pc et téléphones du public), qui s'est déroulée le 9 août dans la cour de la Bibliothèque de San Jose en Californie, à l'occasion du Festival d'art ZeroOne. (Trouvé via mes rss yahoo)

Le sujet : une spéculation sur le futur des bibliothèques en 2030.
Le bibliothécaire est devenu l'Infosphérien, qui aide l'usager à voyager dans l'Infosphère, réceptable mental de l'information universelle.
La bibliothèque en tant que bâtiment n'est plus qu'un musée, et pire :
"Puisque l'on peut maintenant en extraire efficacement l'information à travers les outils de l'Infosphère, lire un livre en entier est perçu comme le comble de la paresse et du privilège".

Entre le progrès consistant à extraire numériquement les informations d'un livre, et la réduction du livre à cette googlisation, voilà donc un pas que franchissent allégrement ces artistes, pour qui la lecture linéaire ne saurait être autre chose qu'un pensum de navigation via des dépêches, annuaires, encyclopédies et archives. La connaissance humaine trouverait son apogée dans les citations, les news et des rss... et voilà pourquoi votre livre est malade !

Cercamon écrivait récemment : "Le risque pour le livre papier est moins de se voir remplacé par un dispositif électronique que de voir disparaître la lecture linéaire elle-même" (1) et constatait le déclin de la lecture littéraire (2) et le développement d'environnements multitâches rendant difficile la concentration (3).
Cette lecture linéaire étant intrinsèquement liée à l'unité et la continuité qu'offre le livre, à la fois sous la forme du roman (voyage spirituel suivi et initiant) et de l'essai (orchestration de savoir où la pensée se développe par des mouvements de longue haleine insaisissables par la lecture segmentaire de l’accès direct).(1).

A moins que les futurs modèles de livres électroniques ne parviennent à opérer une synthèse entre la maniabilité du numérique et la pérennité de l'objet livre ?
Nouvolivractu annonce la fabrication d'un écran souple qui ne fait que réfléchir la lumière. Comme pour un livre traditionnel, il est stable et la lumière lui vient de l'extérieur, ce qui symboliquement comme oculairement en permettrait une lecture continue et une immersion dans le contenu. Mais pour quels contenus, et quels lecteurs ?

09 août 2006

Molière

Lu chez Nescio : une lectrice qui demande 'Et vous, c'est quoi votre vrai métier?'.

Molière aurait pu dire :

Vous bibliothécaire ! C'est pure médisance, vous ne l'avez jamais été.
Tout ce que vous faites, c'est d'être fort obligeant, fort officieux ; et comme vous vous connaissez fort bien en livres, vous en allez choisir de tous les côtés, les faites apporter en un lieu aménagé, et en prêtez à vos amis contre un salaire.

07 août 2006

Le catalogue mondial des bibliothèques

worldcat.org est fonctionnel, version beta.

* Champ de recherche unique, et propositions de restrictions en fonction des résultats ou du code postal de l'utilisateur.
* Le SUDOC est dans la base, mais pas la BNF (et bien sûr pas les BMs).
* L'accès professionnel (échanges des notices en format marc) est différencié de l'accès public.

(via blog de l'OCLC).

06 août 2006

Provocative statements

Voici une traduction du texte "Provocative statements", rédigé par les bibliothécaires américains du forum Taiga (une conférence qui a rassemblé à Chicago une cinquantaine de professionnels). Le nom taiga est choisi en référence au changement climatique qui affectera le monde de l'information, et des adaptations nécessaires à la survie des bibliothécaires. (vu dans LibraryJournal et CultureLibre).

***
D'ici 5 ans :

1/ Les structures traditionnelles d'organisation des bibliothèques ne seront plus fonctionnelles.
Les bibliothécaires de renseignement et de catalogage tels que nous les connaissons n'existerons plus.
Les services internes et publics auront fusionné dans un nouveau groupe appelé "service de consultation".
Le service au public et la formation des usagers, sous toutes leurs formes, auront fusionné ou disparu.

2/ Les bibliothèques auront réduit la masse physique de leur collection d'au moins 50%.
Les services internes voient des réductions semblables et ces changements influencent les bibliothèques nationales également (elles sont probablement fusionnées).

3/ La majorité des questions trouvent leur réponse dans "Google réponses" ou quelque chose d'équivalent.
Il n'y aura plus de bureaux ou de services de renseignements situé dans la bibliothèque.
A la place, des services publics de renseignements seront situés à l'extérieur des bibliothèques physiques.
Cette méta-recherche rendra obsolète les bibliothécaires de renseignement.

4/ Toute découverte d'information commencera par Google, y compris la découverte de ressources de bibliothèques. La séparation progressive du contenu et du contenant d'origine entraînera une révolution dans la découverte d'informations.

5/ Un grand nombre de bibliothèques n'auront plus d'OPACs locaux. Nous seront entrés dans un nouvel âge de consolidation des données (catalogues partagés ou catalogues intégrés dans les outils de découverte), de nos catalogues et de nos collections.
Le système d'ERM et le SIGB seront un, et la découverte sera externalisée.

6/ Il n'y aura plus de site web de bibliothèque monolithique. Au lieu de cela, les données des bibliothèques seront propulsées vers des sites généralistes, directement vers les utilisateurs.

7/ Les services informatiques des universités auront fusionné avec les bibliothèques.
La bibliothèque sera associée à l'infrastructure des services de support d'études et de recherches.
Sa valeur dépendra de sa capacité à attribuer les ressources appropriées aux différents travaux en cours.

8/ Il n'y aura plus de bibliothécaires tels que nous les connaissons. Le personnel aura peut-être un MBA ou sera expert en informatique et en données. Tout le personnel de bibliothèques aura besoin de qualifications techniques équivalentes à celles qu'ont les personnels d'aujourd'hui dans les systèmes et services Web. La courbe toujours croissante des technologies entraînera un turn-over important parmi les bibliothécaires traditionnels ; l'âge moyen du personnel de bibliothèque aura chuté à 28.

9/ Les éditeurs et les intermédiaires auront nettement changé. Beaucoup d'éditeurs petits ou spécialisés fusionneront. Les agents d'abonnement et les fournisseurs de livre auront de nouveaux modèles économiques. La diffusion des livres et des périodiques autres que Sciences-Techniques-Médecine ne sera plus commercialement viable.

10/ Les livres électroniques et leurs appareils de lectures seront omniprésents. La standardisation aura comme par magie rendu cela possible. Les mini-lecteurs seront omniprésents et les ressources de bibliothèque devront leur être compatibles pour répondre aux besoins des usagers.

11/ La simple agrégation des ressources ne sera pas suffisante. Elles devront être prêtes à utiliser et projetées dans l'environnement de l'utilisateur (my.yahoo, e-portfolio, CMS, aggrégateur RSS). Le flux d'information devient le centre de l'attention, et supplante les bases de données et les sites web. Le rôle de la bibliothèque est de projeter des services spécialisés dans les flux de recherches et d'étude.

12/ Pour l'utilisateur final, les « environnements intermédiaires » seront aussi importants que les services des bibliothèques.
Les usagers construisent dans ces environnements le flux de leurs informations et leur identité numérique : aggrégateurs RSS, systèmes de formation à distance, uPortal, my.yahoo, flickr, myspace, options de recherche des logiciels Microsoft, etc...

13/ Les bibliothèques fourniront des services partagés de conservation et sauvegarde du patrimoine culturel, savant, historique et institutionnel. Ces démarches ne se feront plus au coup-par-coup mais seront intégrées dans une stratégie de collaboration, une approche partagée.

14/ Les services d'assistance aux chercheurs seront courants. L'espace numérique de travail deviendra l'un des outils du chercheur, parmi un panel de services.

15/ La communauté des bibliothèques reconnaît la débilitante fragmentation de ses structures de collaboration, et décide de se concentrer sur un nombre réduit d'initiatives et d'organismes. Elles reconnaissent que les améliorations locales doivent être orientées vers la recherche d'efficacité globale.

***

Ces formulations reflètent beaucoup le profil de leurs émetteurs (vraisemblablement jeunes, travaillant en bibliothèque universitaire et chargés de projets informatiques). Et elles n'abordent pas le problème des facteurs sociologiques incertains (évolutions de l'individualisme, des communautés, des organisations?).
Quoiqu'il en soit la violence de ces prévisions se veut incitative. Anticiper les changements dans l'accès à l'information, et transformer tout de suite le modèle de fonctionnement des bibliothèques. Cela m'évoque deux interventions françaises récentes. M. Roland, pour qui il ne faut pas créer des "bibliothèques numériques" indépendantes, mais fournir du contenu adapté aux plates-formes extérieures. Et AM.Bertrand, qui incite les bibliothécaires à passer d'un modèle réactif à un modèle proactif.

Extraits des propositions émises lors des conférences du forum Taiga :

* Le rôle du bibliothécaire ne sera pas de valider l'information, mais de coordonner les contributions des utilisateurs.
"The Quality of Information"

* Il ne suffit plus de bien manager et de s'adapter progressivement aux nouvelles technologies. Il faut connaître les outils concurrents en les utilisant et les imitant. Si vous passez des années à simplement vous habituer et à essayer de "bien comprendre" : tout aura déjà changé d'ici là. Les bibliothèques ne peuvent plus se contenter de tatonner et de s'éparpiller comme elles le font d'habitude.
"My goodness, life is different"

*Nous observons une transition courante : une technologie qui permet à un groupe important de personnes de faire ce qui auparavant nécessitait de l'expertise ou des moyens financiers importants. Le résultat que cette technologie permet d'obtenir est initiallement inférieur en qualité : alors les experts la rejette et ne réalisent que trop tard la menace qu'elle représente pour eux.
"Transforming Public Services in the "Amazon/Google" Age"


* Les bibliothèques auront toujours un rôle majeur à jouer, quelque soit la nature des documents (grille de Lorcan Dempsey, qui met en rapport rareté et accessibilité).
Il faut accorder plus d'importer à l'environnement numérique de l'usager qu'à celui du catalogue. Un premier pas : attribuber des url aux notices bibliographiques.
"Four Pictures and a Conclusion: The Third Age of Libraries in a Network Environment"

* Il faut effectuer un travail post-google : construire une communauté de contenus pour une communautés d'usagers, développer des outils et des sélections par importance et accessibilité des documents, gérer l'archivage, gérer les droits.
Il faut cesser de se complaire dans l'auto-apitoiement (difficultés de compétences, de budgets, de coopérations) ou attendre que ça se passe.
Nos collections sont plus importantes que jamais, la bibliothéconomie est partout, et nos moyens de coopérations sont inédits.
"Kentucky Fried Collections at the Drive-Thru Library"

*La mission que se donne Google est d'organiser l'information mondiale, et de la rendre accessible et utilisable.
Alors la mission des bibliothèques est peut-être de donner à la communauté un accès sans barrière à de l'information de qualité, dans le cadre de support aux services, à l'éducation, formation et recherche, et en favorisant les coopérations entre usagers ?
http://www.blogger.com/

* Logo dans "Being A Librarian In the Quaternary Era"

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