29 octobre 2007

Lis un p*** de livre

Une vidéo refusée approuvée par le comité éditorial de Couvillencoul. :)
Selon le rappeur D'Mite, "c'est une satire sociale, mais aussi un message positif".
Et si pour Pennac le verbe lire ne supporte pas l'impératif, c'est qu'il ne connaissait pas le hip-hop.

22 octobre 2007

Colloque Wikipedia

Lors du colloque organisé par Wikimedia France à la Villette, plusieurs pistes ont été envisagées pour améliorer la qualité du projet encyclopédique :
* Publier une version stable sur DVD de 30 000 articles.
* Inciter plus d'experts à intervenir, notamment par le biais des portails thématiques, et éventuellement avec une signature électronique.
* Proposer des outils de visualisation des processus d'édition.
* Former le public, qui se représente à tort Wikipedia comme un grand organisme validant les modifications.

Par contre, il n'y avait pas d'opposants exprimés dans la salle (pas de nouvelles notamment des rédacteurs du livre à paraître : Révolution Wikipedia, les encyclopédies vont-elles mourir ?).

Ce qui nous a valu quelques moments de wiki-folie :
"La plupart du temps les utilisateurs cherchent juste une petite info, qui n'a pas besoin d'être validée".
"Je suis contre la version sur CDROM, car je ne supporte pas que l'on m'impose un article figé, me disant voilà c'est ça les connaissances sur tel sujet".
"Les enfants vont pouvoir créer des encyclopédies, bon bien sûr ce ne seront pas des encyclopédies avec un grand E regroupant tout le savoir de l'univers et toute la vérité". (Une sorte de Croisade des enfants du savoir ?)

Ce qui a fini par susciter quelques réactions, des auditeurs demandant quelle était la définition d'une encyclopédie, ou ce qu'il advenait de l'unité d'une oeuvre sans auteur et sans méthode intellectuelle liée au contenu.
Les wikipediens ont estimé que les outils du site n'étaient pas assez connu par une partie de l'assistance. Pour ma part j'ai apprécié les interventions du public, qui ont permis de bien différencier le type original de validation qui était à l'oeuvre dans Wikipedia. Une validation qui ne tient plus à l'identité des auteurs et à un document fixe, mais qui tient dans une sorte de confiance statistique dans la communauté des contributeurs, et dans le processus d'amélioration continu qu'elle met en oeuvre.

12 octobre 2007

Un wiki dans 30 secondes

Avec http://jottit.com/ il n'y a plus d'obstacle technique pour faire un wiki.
Il ne reste plus que tous les autres obstacles (volonté, participation, suivi). ^^

Avec le site en question j'ai créé en 10 minutes, recherche et rédaction comprise, une page sur les Idea Stores (les nouvelles bibliothèques anglaises), vous pouvez y rajouter les références dont vous auriez connaissance :

http://ideastore.jottit.com/

11 octobre 2007

Bourdieu appliqué aux bibliothécaires

[mode sociologie de Bourdieu ON]
Les bibliothécaires sont les détenteurs d'un fort capital symbolique (ils permettent l'accès aux oeuvres culturelles), capital symbolique en passe d'être réduit en eau de boudin par les industries et technologies culturelles.
Selon leurs profils, les bibliothécaires peuvent alors opter pour différentes stratégies :
- dénier la perte de ce capital symbolique (et énoncer qu'ils sont indispensables : les gens liront toujours des livres, iront toujours à la bibliothèque, d'ailleurs l'enquête du Credoc...)
- admettre cette perte, mais dénoncer le réductionnisme des industries culturelles (et insister sur la plus grande valeur de la culture qu'ils offrent : ils valident, font de la politique documentaire)
- mettre en avant de nouvelles compétences (technologiques, communicationnelles : ils vont aider les gens à maîtriser les industries culturelles et à organiser leurs communautés)

Dans tous les cas d'ailleurs, le bibliothécaire est à la fois l'instigateur et la victime de la violence symbolique d'objectifs culturels qui le dépassent.

"En s'engageant dans des projets souvent trop grands pour lui, parce que mesurés à ses prétentions plus qu'à ses possibilités, il s'enferme lui-même dans des contraintes impossibles, sans autre recours que de faire face, au prix d'une tension extraordinaire, aux conséquences de ses choix, en même temps que de travailler à se contenter, comme on dit, de ce que les sanctions du réel ont accordé à ses attentes... " Misère petite-bourgeoise.
http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/lexique/index2.html
Voir aussi : Capital symbolique - Dénégation - Idéologie de la compétence - Misère de position
[mode sociologie de Bourdieu OFF]

Réflexions suite à la lecture de "La culture, pour qui" de JC Wallache.
La sociologie permet de se rappeller que les valeurs (culture, savoir, service public...) n'existent que portées par des groupes et des individus ayant des intérêts propres et contradictoires, et qu'il n'est donc finalement jamais évident de discerner comment l'intérêt général peut au mieux s'incarner.
Et vous, quelle est votre méthode pour garder un fort capital symbolique ? ;)

10 octobre 2007

La culture, pour qui ?



Pour Jean-Claude Wallach, la démocratisation culturelle est un mythe, une simple justification verbale cachant un élitisme coupé des modalités concrètes du développement de la culture.

Résumé :
Les années 60 étaient une période de mobilité sociale ascendante, durant laquelle une large partie de la population a souhaité s'approprier un capital culturel, d'où le succès conjoncturel des Maisons de la Culture de Malraux. Mais l'action de l'Etat n'a consisté qu'à mettre en place une offre, disjointe d'ailleurs entre pratiques amateurs (les animateurs du Ministère de la Jeunesse et des Sports) et les pratiques professionnelles (les créateurs du Ministère de la Culture), et marquant ainsi l'autonomie des institutions culturelles par rapport au champ social. Les politiques culturelles nationales ont réduit la culture à l'art, et l'art à l'art élitiste ou expérimental. Le terme "démocratisation" est finalement utilisé pour justifier des subventions concernant des oeuvres cherchant exclusivement l'excellence artistique.

Or il ne suffit pas de "rendre accessible les oeuvres", il faut aussi concevoir les modalités de cette offre, repérer et comprendre ce qui fait culture pour une population donnée. Il faut donc passer d'une démocratisation "élitaire pour tous" (selon l'ancienne expression d'Antoine Vitez), à une démocratisation "égalitaire avec tous". La culture n'est pas un capital statique qu'il suffirait de rendre accessible, c'est un rapport au monde, contradictoire et évolutif, qu'il faut construire.

De plus, les pratiques culturelles des individus sont le produit de choix et d'activités, même lorsqu'elles sont qualifiées de "consommation". La reproduction sociale des inégalités culturelles n'est donc pas une fatalité. Les pistes que présente l'auteur : le décloisonnement des modalités de l'offre (ex. ouvrir les bibliothèques le dimanche matin, fusionner BM et BU) , la prise en compte des pratiques amateurs comme mission des établissements culturels, les initiatives territoriales en lien avec la population, la prise en compte des industries culturelles de masse.

Suite à la publication de cet ouvrage, Jean-Claude Wallach a été contraint de démissionner du poste de délégué national du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles. http://www.editions-attribut.fr/Un-livre-seme-le-trouble-dans-la


Extraits
p.81-82 Les obstacles majeurs à l'ouverture de l'offre culturelle ne sont pas financiers, mais proviennent des "difficultés considérables que les professionnels de la culture rencontrent pour adapter les représentations qu'ils se font d'eux-mêmes d'abord, de leurs publics ensuite. Cette double question des représentations a des conséquences sur la capacité de ces professionnels à appréhender les effets de leurs actions et les réalités vécues par les publics auxquels ils s'adressent".

p.83 "Il est totalement contre-productif de stigmatiser rituellement une soi-disant propension des publics à "consommer" ce qui leur est proposé (la télévision en premier lieu) si on n'a pas, au préalable, montré à ces mêmes publics qu'on les considère, individuellement et collectivement, comme des sujets agissant, mettant en oeuvre des jugements de goût et inscrivant leur relation à l'art et aux oeuvres dans le champ plus vaste de leur rapport au monde."

05 octobre 2007

Le commerce équitable au secours de la DLL

Les BM françaises ont apparement toutes reçu ce message : à l'occasion de la promotion d'un ouvrage, une association sur l'Economie équitable prétend gérer le Repértoire des BM mieux que la DLL.
Ce serait intéressant si elle pouvait aussi prendre en charge les statistiques après 2004 et en tirer des synthèses nationales.

01 octobre 2007

Annoyed librarian

Le blog anonyme The annoyed librarian (La bibliothécaire irritée) est le blog préféré des 218 bibliothécaires qui ont participé au sondage de M.Farkas.
Commentaire : "Cette vision cynique du métier parle à beaucoup de gens".

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