26 février 2009

Les bibliothèques municipales pour les nuls



J'ai eu la chance de corédiger avec Dominique Lahary les chapitres consacrés aux bibliothèques municipales, dans le classeur "Diriger un service des affaires culturelles" (chez Territorial Editions, 149 € l'abonnement : on préconisera à son DAC d'en demander l'achat au service documentation).

L'exercice consiste à synthétiser en 60 pages ce qu'un Directeur des Affaires Culturelles devrait absolument savoir sur les bibliothèques, tant d'un point de vue théorique (histoire, missions, environnement) que pratique (bâtiment, services, équipe). Pour mener un dialogue constructif avec ses bibliothécaires.

J'ai donc passé quelques jours à la bibliothèque Buffon à tirer la quintessente moëlle de la littérature professionnelle. Plutôt que de définir un idéal, je souhaitais surtout mettre en avant les pires écueils à éviter en matière de construction (le manque d'ergonomie et de polyvalence), de politique documentaire (le manque de budget, ou la quantité accumulée de documents masquant leur manque de pertinence) et d'encadrement (l'absence d'objectifs concrets, ou la fixation d'objectifs arbitraires).

Parmi les points épineux auxquels nous avons été confrontés :

* Comment expliquer à quoi sert une bibliothèque ?
Solution : différencier et cumuler "a) Les fonctions documentaires, b) Les fonctions informationnelles et cognitives, c) Les fonctions d'étude sur place, d) Les fonctions relatives au lien social."

* Comment expliquer la manière dont fonctionnent les bibliothécaires ?
Solution : "Au sein d'une même bibliothèque on rencontrera donc souvent des personnels ayant débuté leur carrière selon des statuts différents, avec des modalités de recrutements et d'intégrations divers." "La mise en place de nouvelles méthodes de travail peut être ressentie comme une remise en question du travail antérieur : il faut donc à la fois insister sur la continuité des missions exercées et pouvoir dialoguer clairement autour des évolutions souhaitées de part et d'autre. "

* Que dire de l'ouverture le dimanche ?
Solution : "L'intérêt d'une telle ouverture dominicale dépend du contexte local, des activités sociales et culturelles constatées ce jour là. Elle peut être intéressante si par exemple elle correspond au jour du marché central dans une intercommunalité, ou au jour où les étudiants et les actifs sont présents majoritairement dans la ville."
Avec les précisions nécessaires : "Pour une ouverture hebdomadaire comprise entre 18 et 36h, on estime qu'il faut multiplier par environ 1,5 à 2,5 le nombre d'agents nécessaire à la pleine ouverture des locaux, pour prévoir une équipe totale suffisante. A personnel égal, la configuration du bâtiment permet d'ouvrir plus ou moins, selon que les espaces soient cloisonnés ou non, et les postes modulables ou pas."

* Quel temps moyen indiquer pour le traitement d'un document ?
Solution : "En 1996, l'ouvrage Bibliothèques dans la Cité indiquait un temps moyen d'une heure de traitement par document (en additionnant travail de sélection, récupération des notices et catalogage, équipement, mise en place). Ce chiffre peut actuellement être revu à la baisse, étant donné les gains de temps qu'ont fait gagner les nouvelles modalités de récupération des notices."

* Comment fixer des objectifs à une bibliothèque ?
Solution : bien différencier les moyens attribués/ les objectifs attendus en quantité et qualité d'offre / l'usage qu'en fait le public.
Même si la relation entre les trois reste surtout une affaire de négociation.

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