29 juin 2006

Le CEFRIO






B.Yvert préconise de trouver de nouvelles missions pour remplacer feu le CSB.

Voici une idée : s'inspirer de ce que fait au Québec le Centre Francophone d'Informatisation des Organisations, à travers ses conférences et ses rapports.

Le CEFRIO propose aussi bien des recommandations sur la compétitivité des entreprises, que sur l'éducation, la santé ou l'administration publique. Leur leitmotiv : "L'innovation socio-organisationnelle est indispensable à l'innovation technologique".


Concernant spécifiquement les bibliothèques, le CEFRIO a réalisé le
Rapport pour l'orientation des bibliothèques gouvernementales du Québec. (merci Culturelibre). Il y est préconisé de s'inspirer des idées "library 2.0" tout en maintenant les activités traditionnelles, et de développer des collaborations entre établissements (notamment par des consortiums d'acquisition). Il faut transformer nos compétences traditionnelles (voir ici, p. 11-12-13). Et dans un élan nietzschéen : "il faut créer le bibliothécaire nouveau", "non plus réactif mais proactif".

Ce rôle proactif est expliqué dans un autre exposé :
De la gestion de l'information à la gestion des connaissances.
Les organisations ne réalisent pas le rôle clé que peuvent jouer les bibliothécaires et documentalistes. Ceux-ci sont perçus comme ayant un rôle de "soutient", mais pas encore reconnus comme des agents de transformation organisationnelle. Il y a donc un passage obligé de la passivité vers le leadership et le management.
C'est intéressant : pour le Cefrio il ne faut pas être soit bibliothécaire/soit manager, mais manager parce que bibliothécaire.

27 juin 2006

Segmenter pour mieux servir ?


La Public Library Association (site, blog) est une des branches de l'American Library Association(elle rassemble 10.000 membres parmi les 64.000).

Elle a organisé une conférence à Boston du 21 au 25 mars dernier. En ligne ont trouve les tonnes de supports qui ont servi aux différents exposés. (ici, au bas de la page).

Parmi les exposés, je retiens celui des bibliothèques de Denver, qui expliquent comment elles s'adaptent aux besoins des communautés. Ces communautés, comme le rappellait Anne-Marie Bertrand au Salon du Livre, sont moins caricaturales que la vision qu'on en a souvent en France.

En effet, suite à une étude de population, les bibliothécaires de Denver ont définis six profils de besoins (patterns of consumer use)... et décidé d'adapter leur offre en concevant six profils d'établissements. Cette segmentation correspond à des ressources, mais aussi à des espaces et à des spécialisations professionnelles différentes pour les bibliothécaires.


Les six profils :

* Bibliothèque centrale : études, recherche, actualité

* Bibliothèque contemporaine : best-sellers en multiexemplaires, restauration sur place, automates de prêt.

* Bibliothèque d'apprentissage et de langues : personnel bilingue, ressources en espagnol, cours de langues.

* Bibliothèque familiale : animations grand public, soutien scolaire.

* Bibliothèque pour enfants : activités pratiques pour les enfants

* Bibliothèque en ligne : ressources en ligne téléchargeables (livres, musique, films)

L'aspect de spécialisation qui est proposé est intéressant et volontariste. Une critique "française", ou "idéaliste", serait de rétorquer que cela n'incite pas les usagers à découvrir l'universalité de la culture. L'approche américaine de Denver est de ce point de vue plus "réaliste"... mais elle échoue peut-être à proposer un modèle social global, un "forum dans la Cité".

Pourra-t-on concilier le réalisme du besoin immédiat avec l'utopie de l'offre visionnaire ?

***

Une autre opposition américo-française : en caricaturant très grossièrement, on pourrait dire que les français élaborent des théories ("qu'est-ce que le métier de bibliothécaire ?"), et que les américains sont pragmatiques sans se soucier des implications historiques ou culturelles. Mais comment concilier pragmatisme et réflexion ?

Par exemple parmi les exposés de la conférence PLA on retrouve :

"En avant ! Faites grimper votre collection d'un niveau. " Ppt. (Plus c'est emprunté, plus on achète d'exemplaires).

"Gérer les espaces : comment transformer votre bibliothèque en neuf mois, avec l'argent dont vous disposez maintenant."Pdf. (Créez des avenues centrales, comme dans un grand magasin.)

"Gérer les urgences terroristes." Ppt. (Méfiez-vous aussi des enfants).

"Comment s'adapter aux publics qui apprennent différement." Ppt. (C'est-à-dire les personnes handicapées ou ne maîtrisant pas la langue américaine)."

"Comment débuter en tant que directeur." Pdf. (Gérez les différents niveaux de priorités).

16 juin 2006

Benchmarking en bibliothèque

Dans mes rêves bibliothéconomiques, j'aimerais qu'il y ait des études comparatives et dynamiques sur les méthodes de travail des bibliothèques : "x % respectent les statuts, y% sont en cotations validées, z% ont une politique documentaire formalisée" ; "f% de leur personnel maîtrise internet, t% utilisent tel fournisseur" ; et "d'où il ressort que : elles sont satisfaites ou non de ce fonctionnement, elles ont observé ou non une évolution significative de leur activité"etc...
De bien beaux sujets pour développer la recherche française en Sciences des Bibliothèques.



En tout cas jeudi 15 juin Tosca Consultants a organisé une conférence (intervenants : Marc Maisonneuve et Cécile Touitou) sur

L'évolution de l'offre de progiciels en bibliothèque.

Un marché difficile :
* Face au un marché limité des bibliothèques, les sociétés n'ont pas suffisament de moyens pour investir en recherche, alors les "nouveaux produits" gardent souvent un coeur ancien et présentent juste des modules supplémentaires se voulant attractifs.
* Les nombreux rachats par des grosses sociétés, parfois centrées sur des marchés éloignés(USA) ou même non-spécialisées en SIGB, font que les évolutions du marché français sont incertaines.
* BDP, BU et BM sont trois marchés différents, avec des produits et des concurrences différentes (marché dominé par quelques prestataires pour les BDP, et plus de diversité de concurrents en BM, car nombre le plus important de clients).
*Les SIGB libres nécessitent obligatoirement des compétences en informatique, ou le soutien d'une société.

Quelques ambiguïtés de vocabulaire sur lesquelles jouent les fournisseurs :
* Un "portail documentaire" doit permettre la recherche fédérée sur différentes bases, alors qu'un "portail de bibliothèque" n'est souvent que le nom d'un site web présentant plusieurs pages.
* Un véritable "progiciel" doit proposer des paramètres accessibles au bibliothécaire, sinon c'est une simple intégration de produits nécessitant de nouveuax développements successifs par la société.
* Un "système de gestion des ressources électronique" gère + communique les différentes ressources (électroniques + sur supports). Alors qu'un portail, un résolveur de lien ou un ERM n'interviennent que sur une partie de ces fonctions.

Nouveautés observées aux USA :
* adaptation de l'OPAC (par âge, par langue) ou personnalisation individuelle, génération des listes en HTLM et RSS (via le format ZiNG SRW/SRU http://www.loc.gov/z3950/agency), liens depuis la notice vers des contenus enrichis ou téléchargeables.
* Ces nouveautés nécessitent de gros moyens humains et budgétaires , ce qui est possible dans les grosses bibliothèques américaines tête de réseau.
* Le conférencier est dubitatif sur les compétences actuelles des sociétés françaises de créer de tels outils de publication sur le web.
* La question de l'influence des demandes des bibliothèques françaises a été assez peu évoquée. Parlant du paiement en ligne, le conférencier pense que ce n'est pas adapté à la culture des bibliothécaires français.

Voir aussi :Marc Maisonneuve, articles dans Archimage et Revue ADBS ; Cécile Touitou, Les portails des bibliothèques publiques américaines (BBF).

http://biblio.wikia.com/wiki/Histoire_de_l'Informatique_Documentaire

Soyons négatifs une seconde

Face à la relativisation des instances de validation du savoir, les acteurs publics risquent (pour des raisons économiques, institutionnelles, historiques) d'être à la traine des multiples initiatives privées fédérant les utilisateurs et offrant des services d'usage intuitif. Le dernier en date : http://fr.answers.yahoo.com/, avec ses avantages et ses inconvénients.

Pour contrebalancer cela il faut une vraie campagne... développer et mettre en valeur les atouts intrinsèques des bibliothèques liés aux besoins des utilisateurs (les locaux, la communauté locale, les services, l'effet "longue traine" des collections...). Sans doute dans l'optique d'y rallier à la fois le public... et l'ensemble de la communauté des bibliothécaires.



http://biblio.wikia.com/wiki/Campagne_@_la_bibliotheque

11 juin 2006

Rendez-vous dans cent ans

Comptes-rendus disponibles :

Session 1 Bibliothèques numériques. (deux versions, Par Mercure et Cecline, pour fusion par Mercure).
Session 2 Rendez-vous international.(Cecline)
Atelier 11 Former l’usager ?
Atelier 13 La formation continue
Session 8 La bibliothèque forum dans la cité.

Sur les 4 jours il y a eu en tout 1100 participants selon l'ABF.

http://biblio.wikia.com/wiki/Congr%C3%A8s_du_centenaire_de_l%27ABF

08 juin 2006

Rassembler les compte-rendus du congrès ABF

Je propose de mettre en commun sur Bibliopedia les comptes-rendus, liens et réflexions autour des sessions et ateliers du centenaire de l'ABF.

http://biblio.wikia.com/wiki/Congr%C3%A8s_du_centenaire_de_l%27ABF
Manifestez-vous massivement ! :)

Source d'inspiration : le wiki pratique de la Conférence ALA 2005 (site) , et la conférence en ligne multisupports de l'ALA (site).

Petite histoire des gros bibliowikis

Tout d'abord les bibliothécaires ont créés des wikis destinés à des communautés restreintes de contributeurs (c'est par exemple le cas de The Shifted Librarian en octobre 2004, pour la mise en commun de flux RSS).

Puis vint le premier biblio-wiki a dimension nationale, développé entre avril et juin 2005 par Meredith Farkas pour le Congrès annuel de l'American Library Assocation , du 23 au 29 juin. C'est un wiki qui rassemble toutes les informations pratiques liées au congrès, et l'expérience est renouvelée en 2006.

Durant ce Congrès, le créateur de Wikipedia est également intervenu. Devant tant d'arguments, le bibliothécaire John Hubbard (qui gère aussi LibraryLink) s'est précipité pour créer, dès le lendemain le 30 juin, le wiki bibliothéconomique LisWiki.

Et c'est là que le drame se noue : le 4 juillet Meredith Farkas ouvre Libsuccess. Voilà donc deux wikis à vocation internationale et à thématique générale sur les bibliothèques. John Hubbard réfute le principe d'une "guerre des wikis", et argue des complémentarités et des différences des deux (message).

* Liswiki est théorique et se veut être une encyclopédie des Sciences de l'information et des bibliothèques (sans doute aussi en raison du fait qu'il n'y a pas de Projet LIS sur la Wikipedia anglophone, contrairement aux versions allemande et française).

* Libsuccess est pratique, et encourage les bibliothécaires à relater ou référencer leurs expériences réussies.

On peut déplorer que les deux projets n'aient pas fusionné, ou au contraire y voir une nécessaire pluralité d'expérimentations. Libsuccess, par son côté expérimental, a su attirer des bloggers spécialisés (sur les thèmes de services aux adolescents, ou des jeux video en bibliothèques) plutôt que de les laisser créer leurs wikis séparés. Libsuccess a aussi été nommé parmi 33 exemples remarquables de "travaux collaboratifs sur wikis"(par le site Eastwikkers). Et il a également été choisi (en prenant la place du site Webjunction) pour rassembler les références liée à la liste de (Web4lib). Un lien intéressant entre une liste de diffusion et un wiki.

M.Farkas liste les articles ayant eu le plus de succès (c'est-à-dire de contributions) : il s'agit le plus souvent de listes organisées et critiques de liens (article) . Pour elle, le wiki est un outil plus pertinent que Furl ou Delicious pour créer une véritable base commune de savoir. Elle cite également des nouvelles idées qu'ont apportées les contributeurs extérieurs (article).

Depuis, les bibliowikis généralistes se développent dans différentes langues, et c'est Liswiki qui en fournit la liste : http://www.liswiki.com/wiki/Wiki

01 juin 2006

Une minute - Une réponse

La compétence de renseignement auprès des usagers, auparavant réduite à sa simple part d'orientation bibliographique, risque maintenant de devenir un facteur déterminant pour les bibliothèques.

Parmi les dernières réflexions lues récemment sur ce sujet :
Véronique sur son blog "Comment le public peut-il se retrouver dans cette foison d'informations et y dénicher en 1 minute (délai moyen d'attente de réponse adaptée à sa demande de la part du public) les ressources pertinentes répondant à sa question ?"
Bernard Majour sur Biblio-fr :"La seule solution pour les bibliothèques de rivaliser : obtenir des bibliothécaires "Moteur de recherche" de leur propre bibliothèque."

Peut-on définir un protocole méthodologique qui permettrait à un bibliothécaire de donner, par exemple, en 1 minute une orientation basique, et des réponses plus élaborée en 3 et 5 minutes ? Bien sûr c'est schématique, mais dans la mesure où en BM les bibliothécaires qui répondent aux usagers sont souvent polyvalents et font du prêt-retour-rangement-accueil-surveillance en même temps, il s'agirait de définir comment fournir dans ces conditions la meilleure réponse possible. "Une minute - Une réponse" me semble d'ailleurs bien correspondre à la situation réelle que rencontre chaque bibliothécaire le samedi après-midi !

Si ce concept vous intéresse, je vous invite à intervenir sur la page
http://biblio.wikia.com/wiki/Renseignement_aux_usagers
pour y pour rajouter des réflexions, où des ressources à exploiter autour de ce sujet.

Je ne cache pas que j'aimerais bien que ce wiki serve de document de travail pour trouver de nouvelles idées !

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