Le consumérisme change notre relation à l'identité et au temps, beaucoup plus que notre simple relation aux produits eux-mêmes.
Ce lien de conséquence entre identité et temps s'articule ainsi :
- L'individu ne définit plus sa place dans la société par ce qu'il produit mais par ce qu'il consomme.
- Ce consumérisme ne se définit pas par le fait de créer des besoins artificiels (toute société en crée) mais par le fait de discréditer continuellement toutes les satisfactions déjà atteintes.
- La société de consommation existe quand l'acte de choisir des produits prend le rôle central que le travail tenait auparavant dans la société des producteurs. Les envies et désirs quotidiens deviennent la principale force motrice et dirigeante de la société.
- La société n'apparaît plus comme une cause à laquelle on sacrifie nécessairement une part de son plaisir, mais elle se manifeste sous la forme de festivals d'unité communautaire.
- Alors que le principe de réalité était autrefois géré par la société (morale, vérités, autorité, grandes causes) il est dérégulé et privatisé : l'individu doit fixer lui-même ses responsabilités et ses limites. Tâche écrasante dont il se libère auprès d'organismes commerciaux. Le principe de réalité se traduit paradoxalement par l'obligation de rechercher le plaisir.
-Le sentiment d'urgence fournit aux individus le soulagement illusoire de triompher de leur excès de possibilités, de leur inadaptation continuelle.
- Temps pointilliste, où chaque moment est séparé des autres, et apparaît illusoirement comme potentiellement plein.
Thomas Eriksen, La tyrannie de l'instant : « L'instant présent lui-même est menacé dans la mesure où l'instant suivant arrive si vite qu'il devient difficile de vivre au présent ». « Nous sommes sur le point de créer une société dans laquelle plus aucune pensée ou presque n'a plus de quelque centimètres de long. »
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