28 août 2007

Web et culture : à travers l'exemple d'Allociné

Le site de la société Allociné propose un système intéressant, confrontant
-Les commentaires des internautes, avec la note moyenne attribuée entre 0 et 4. Ces commentaires sont surtout intéressants quantitativement (combien ont été déposés sur un film, et leur répartition par note). Pour y comprendre quelque chose qualitativement, il faut tous les lire, ce qui devient plus laborieux.
- & Une synthèse des critiques de la presse. C'est une véritable revue de presse pour chaque film : une citation traduit l'esprit des articles, un lien renvoie vers les textes quand ils sont en ligne, et l'avis du journaliste est transcrit sur un barème de 0 à 4 (même dans le cas où le journal n'utilise aucun système de note).
Exemple des fiches OSS 117 et Demonlover.





Dans l'hypothèse d'une application à d'autres produits culturels, et en particulier aux livres, j'en retire plusieurs idées :

1/ Un portail unique rassemblant les conclusions des différents critiques professionnels pour chaque livre serait un service très pratique, notamment pour les publics ne parcourant pas systématiquement toute la presse littéraire. :)

2/ Ce également pratique qu'un portail unique localise les titres en question dans les BM-BDP-BU-Librairies proches de l'utilisateur. (Mais d'ici à ce qu'un tel portail existe, on pourra vraisemblablement les acheter à télécharger sur des ebooks souples. Peut-être!).

3/ La présence de critiques de lecteurs (de type Amazon, Librarything, Zazieweb, Agora des livres) est intéressante quand elle dépasse un certain seuil quantitatif. (ce que les catalogues locaux de bibliothèques ne pourraient pas offrir).

4/ La compétence du bibliothécaire, physiquement ou numériquement, est proche de ce modèle d'Allociné : ni véritable critique ou expert, ni simple lecteur, il doit connaître et organiser les publications et les critiques pour les mettre en relation avec les publics. (Voir le point de vue de Bibliobsession sur la médiation numérique).

5/ La présence de nombreux bandeaux publicitaires n'empêche pas du tout l'appropriation d'un site par les internautes, même lorsqu'il s'agit d'un site de critiques.
J'ai l'impression que les marques commerciales sont parfois plus fédératrices que les sites institutionnels ou associatifs, y compris dans le domaine culturel. L'internaute sait que c'est du marketing, mais en y participant il se sent en situation de domination (il joue avec le marketing du gratuit, sans rien payer... directement). Alors que dans un site institutionnel il peut se sentir en infériorité symbolique face à une puissance qui détermine ce qui est légitime culturellement. Bref, si une puissance publique voulait monter un site culturel communautaire, elle aurait peut-être un double intérêt à s'allier avec des éditeurs et libraires : les bénéfices financiers, et le lien de familiarité avec le public.

6/ Ce double système "point de vue des professionnels + point de vue du public" pourrait trouver une application interactive dans le domaine des questions/réponses. Par exemple, un site où la compétence des bibliothécaires du Guichet du savoir s'enrichirait de la diversité des réponses des internautes de Yahoo Q/R. Et où inversement ces derniers prendraient, par l'exemple, de la graine de méthodologie documentaire.

Bref une démocratisation à la fois verticale et horizontale !

15 août 2007

Lectures semi-professionnelles d'été

Sacrés fonctionnaires. Ted Stanger, 2006.
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon fonctionnaire".



Mémoires d'une bibliothécaire. Brigitte Sibertin-Blanc Durand, 2004.
Chartiste en 1962, l'auteur a effectué toute sa carrière à la direction de la bibliothèque de Compiègne.



Les parents paresseux. Tristan Bernard, 1932.
"J'ai compris que dans ce pays-là, le maire et les adjoints se trouvaient devant deux évidences : d'une part, il fallait une bibliothèque ; d'autre part, il n'y venait jamais personne."
"[...] je serais enchanté si je recevais une lettre du genre : [...] Nous n'avons pas dit, comme d'autre auraient fait : supprimons la bibliothèque. Mais nous avons tâché de lui rendre son existence réelle, et son utilité."




Virus L.i.V.3 ou la mort des livres. Christian Grenier, 1998 et réédité en 2001.
"Face à la tyrannie des Lettrés qui ont interdit tous les ordinateurs au profit du livre, les Zappeurs propagent un virus qui efface les mots à mesure qu'ils sont lus. Seule Allis est capable d'identifier l'inventeur du virus et de trouver un antidote... "
Il faut préciser qu'Allis a un appartement de fonction à la TGB, Très Grande Bibliothèque qui est aussi le siège du Gouvernement de l'Europe des Lettres. Allis déjoue le virus quand elle découvre que les livres sont pleins d'autres livres...

...